Le ministre de l’Agriculture considère que le plan Ecophyto est “important” car il est “un élément de la stratégie de compétitivité et de souveraineté”.
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« Nous allons y mettre les moyens », assure vendredi 3 mai sur franceinfo, Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture. Le gouvernement présentera lundi la nouvelle version du plan Ecophyto, qui fixe des objectifs de réduction de l’usage des pesticides. Il a été mis dans “casser” en février dernier pour tenter de calmer la colère des agriculteurs. Marc Fesneau assure que le gouvernement maintient « l’objectif de réduire de 50% les produits phytosanitaires » d’ici 2030. “C’est un plan stratégique, ce ne sont pas des éléments réglementaires”J’aimerais clarifier le ministre.
Une enveloppe de 250 millions d’euros sera allouée à ce plan. 146 millions d’euros par an seront consacrés « à la recherche d’alternatives aux produits phytosanitaires, tous secteurs confondus. Et c’est déjà sur la table » depuis “les programmes de recherche ont été lancés y compris pendant la pause et se poursuivent”, dit le ministre. 50 millions serviront à financer des équipements, « pour garantir que nous fournissons aux agriculteurs des outils pour protéger leurs cultures ». Les 50 millions restants serviront notamment à financer le traitement de l’eau (20 millions).
Ne pas « priver l’agriculture de chimie »
Ce plan Ecophyto est “important” pour le gouvernement « parce que c’est un élément de la stratégie de compétitivité et de souveraineté », explique Marc Fesneau. C’est pourquoi le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé l’abandon de l’indicateur Nodu, défendu par les associations environnementales, mais contesté par la FNSEA, au profit de l’indicateur européen HRI-1. Nodu, un indicateur de référence pour mesurer la réduction de l’usage des pesticides, “c’était juste le calcul de toutes les molécules de produits phytosanitaires sans distinction entre ce qui était très toxique, ce qui portait un risque éventuel et ce qui n’était pas toxique, c’est à dire on a fait une réduction à l’aveugle”justifie Marc Fesneau alors que HRI-1 priorise les molécules les plus dangereuses.
Qu’importe les critiques des associations de défense de l’environnement, qu’il juge infondées ? “c’est l’indicateur européen, il vient d’un règlement européen pour lequel nous avons voté”. Marc Fesneau plaide pour la cohérence : “C’est comme si on décidait en France d’avoir un indicateur de réduction des gaz à effet de serre et que les autres pays du monde avaient un autre indicateur.”
Le ministre de l’Agriculture ne comprend pas « au nom de quoi nous demanderions à l’agriculture d’éliminer les molécules qui ne présentent pas de risque » pour les sols et la santé. Il ne veut pas “ne pas priver l’agriculture de chimie, alors que tous les secteurs d’activité, les vêtements que nous portons, les médicaments que nous prenons, sont des produits chimiques”. Marc Fesneau précise néanmoins que “l’objectif du gouvernement est de réduire et d’éliminer là où cela est nécessaire” un produit, pour autant qu’il y ait “un risque avéré”.