« Nous arrivons dans des zones d’opposition à la démocratie qui sont extrêmement graves », réagit le député Frédéric Petit

Invitée mercredi sur franceinfo, la députée MoDem de la 7e circonscription des Français de l’étranger met en garde contre « les forces antidémocratiques autour de l’Union européenne qui cherchent à créer le chaos ». Le Premier ministre slovaque, Robert Fico, est toujours entre la vie et la mort.

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Le Premier ministre slovaque Robert Fico le 27 février 2024 à Prague, République tchèque.  (MICHAL CIZEK / AFP)

« Nous arrivons dans des zones d’opposition à la démocratie qui sont extrêmement graves » a réagi mercredi 15 mai sur franceinfo Frédéric Petit, député MoDem de la 7e circonscription des Français de l’étranger, après l’agression contre le Premier ministre slovaque Robert Fico, blessé de plusieurs balles mercredi après un conseil des ministres. Robert Fico est situé « entre la vie et la mort », selon le gouvernement slovaque.

« Quand un élu est attaqué, c’est une catastrophe » Frédéric Petit s’alarme. «Nous avions encore, il n’y a pas si longtemps, la Thuringe»rappelle le député, en référence aux deux hommes arrêtés en Thuringe, dans l’est de l’Allemagne, soupçonnés d’avoir préparé un attentat près du parlement suédois.

Le député des Français de l’étranger, qui compte l’Europe centrale et orientale dans sa circonscription, se souvient encore de l’assassinat du Polonais Paweł Adamowicz, maire de Gdansk, en 2019.. « Même en France, on a des gens qui jouent au foot avec le chef du Président de la République. Mais je suis assez souvent menacé de mort. Pour Frédéric Petit, « Nous arrivons dans des domaines catastrophiques pour la démocratie. » « Non seulement on empêche les citoyens de réfléchir, avec la désinformation, mais on les empêche de prendre leurs responsabilités en les désinhibant et on se retrouve avec ce genre de choses. C’est une catastrophe démocratique pour tout le monde.

Frédéric Petit réfute le terme de tentative d’assassinat politique avancé par le gouvernement slovaque. « Cela ne signifie rien pour moi, un assassinat politique. » « Je suis démocrate, je suis humaniste. Je peux m’opposer à quelqu’un. Et quand je m’oppose à quelqu’un, je ne cherche pas à le détruire. »souligne le député. « C’est contradictoire. La politique est justement de ne pas tirer sur les gens. » Il juge « inquiétant » la déclaration du ministre slovaque de la Défense, qui a parlé de« une attaque politique ». « Nous ne devons pas laisser cela entrer en politique, rétorque Frédéric Petit. La politique est le contraire. Ceci est fait pour éviter la loi du plus fort ou la loi de celui qui tire le plus vite. »

« Pour moi, un crime politique n’est pas démocratique, ce n’est pas civique. »

Frédéric Petit, député MoDem des Français de l’étranger

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Frédéric Petit juge que cette attaque « peut déstabiliser le pays ». Il assure que « La société slovaque, comme la société polonaise et comme la société hongroise, sont des sociétés profondément européennes et profondément démocratiques ». Il croit que cela peut « créer un électrochoc » dans le pays. Mais il met en garde contre « des forces antidémocratiques autour de l’Union européenne cherchant à créer le chaos ». Il espère enfin que « Les politiques éviteront d’exploiter cela en termes de points dans les sondages. C’est trop grave pour tout le monde. »