« Nous pouvons mettre le gouvernement Barnier à genoux »

Qu’attendez-vous du discours de politique générale de Michel Barnier mardi ?

Un Premier ministre doit d’abord montrer qu’il a entendu les Français qui ont voté aux élections législatives. Ses positions indiquent le contraire… Le 30 juin, son parti arrive en dernière position ; le 7 juillet, la gauche arrive en tête. Alors que le Front républicain empêche le Rassemblement national de gagner et de gouverner, Michel Barnier se place immédiatement sous la tutelle de l’extrême droite. Il est allé jusqu’à critiquer publiquement son ministre de l’Économie qui avait osé souligner que le RN n’est pas dans l’arc républicain et appeler Marine Le Pen à s’excuser purement et simplement. Nous sommes passés du front républicain à l’affront républicain.

La seule façon de prendre en compte les résultats des élections législatives aurait été d’avoir un Premier ministre du Nouveau Front Populaire ?

C’est ce qu’aurait naturellement dû faire le président de la République. Il avait une obligation politique, sinon morale, de convoquer Lucie Castets à Matignon fin juillet, lui demandant d’attendre la fin des Jeux avant de prendre ses fonctions. Il fallait donner sa chance à l’alternance, même si chacun sait qu’il aurait fallu trouver des compromis, le Nouveau Front populaire ne disposant pas de la majorité absolue à l’Assemblée.

Il n’y avait pas moyen de se mettre d’accord autour d’une personnalité de gauche qui ne défendait pas « tout le programme, rien que le programme » ?

Lucie Castets n’a jamais dit “n’importe quel programme, rien que le programme”.

Bernard Cazeneuve à Matignon, “une fable”

D’autres l’ont fait à sa place…

Jean-Luc Mélenchon a lancé cette formule au soir du second tour, mais Lucie Castets et tous les présidents des groupes parlementaires de notre coalition – LFI compris – ont alors appelé à des solutions pour permettre au pays d’avancer. Nous étions tous prêts à faire des compromis, certes sur la base du programme arrivé en tête, mais sans faire d’ukases en prétendant que nous avions remporté une victoire absolue. C’est une victoire relative. Et Jean-Luc Mélenchon s’est dit d’accord pour soutenir un gouvernement de front populaire sans la participation de ministres insoumis. Tous…