Par Sébastien Aliomé
Publié le
19 avril 24 à 7h50
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Béton, brique, carrelage, gravats de chantier… Que faire de tous ces matériaux quand on est professionnel du BTP ? Construction ou particulier ?
D’ici là, les entreprises de recyclage basés à Rouen ou Dieppe pourraient s’en charger. Une valorisation de ces déchets qui n’existait pas dans le Pays de Bray.
Une nouvelle vie pour les décombres
Mais il y a seulement quelques jours, il n’était plus nécessaire de parcourir autant de kilomètres. Une jeune entreprise s’est lancée dans cette activité à deux pas de Neufchâtel-en-Bray.
Basée aux Esclavelles, Recyclage de Bray prend en charge les déchets inertes afin de les recycler. « Nous travaillons beaucoup avec des entreprises de BTP qui, lors des chantiers, se retrouvent avec ces décombres. Notre travail est de leur donner une nouvelle vie plutôt que de les enterrer, comme nous le faisions avant », déclare Louis Aubéprésident de la société, associé à son associé et à sa belle-famille.
Le plus utilisé dans la construction
Rien ne se perd, tout se récupère ! C’est un peu la philosophie de cette entreprise qui va remettre sur le circuit ce qui étaient autrefois des revêtements en bitume ou d’anciens poteaux téléphoniques en béton pour ne citer que ces deux exemples.
« Lorsqu’il y a des travaux d’effacement du réseau, les entreprises se retrouvent avec ce qu’elles ont supprimé, comme des morceaux de chaussée et de terre. Nous fabriquons des « galets » de différentes tailles, les plus utilisés dans la construction. Ils peuvent ainsi être réutilisés dans la préparation des enrobés, pour remblayer des tranchées, pour réaliser des bases de chemins… » ajoute le jeune entrepreneur.
Nous proposons également de la terre très fine pour le stationnement ou pour les sous-couches. Toutes les tailles ont leur utilité.
« Une route pas faite pour ça »
A la mairie des Esclavelles et chez certains riverains, l’arrivée de cette nouvelle entreprise pose problème. Personne ne remet en cause l’activité en tant que telle, mais ils soulignent les routes empruntées par les camions apportant leurs décombres. « Cette petite route n’est pas faite pour autant de circulation et surtout autant d’engins lourds sur la route » dénonce un habitant de la rue de la Folie. Et de tempêter encore plus fort : « Il y a une pétition des habitants du quartier. S’il y a un camion, il y a des endroits où il est impossible à deux personnes de passer. Un jour, il y aura un accident. Nous devrons attendre que cela se produise pour faire quelque chose.
La mairie n’est pas en reste en termes de doléances concernant la route. Et pour cause, elle a déjà utilisé plusieurs tonnes d’asphalte en un mois seulement pour combler les nids-de-poule provoqués, selon elle, par les camions de gravats. « J’ai également écrit au préfet et j’espère le voir lors de sa venue pour l’inauguration des services de Maison France le 22 avril à Neufchâtel », nous a indiqué le maire Denis Gueville.
Le recyclage est bon pour l’environnement
Pour transformer ces déchets, deux grosses machines se partagent le travail. Il y a d’abord un concasseur qui broie les blocs de démolition. Le scalpeur prend le relais.
En fonction des paramétrages effectués, son rôle est de trier selon les tailles souhaitées. « On obtient ainsi ce qui peut être utilisé dans les jardins comme de la terre végétale et même du compost ou du sable. Nous proposons également ce que nous appelions autrefois du « tout-venant » pour de nouveaux projets.
Notre activité est donc plutôt bonne pour l’environnement puisque notre implantation évite les transports excessifs en termes de distance pour les entreprises du secteur, et permet de refaire des matériaux comme les graviers avec des matériaux existants.
Pour lancer la machine, l’entreprise a acquis un ancien corps de ferme et 4 hectares de terrain, relativement éloignés des premières habitations et au pied de l’autoroute A28.
Bientôt, les anciennes écuries serviront de locaux de stockage à sec. Un espace de vente au grand public sera également mis en place.