Jets de pierres et tentatives de barrages routiers. L’agglomération de Nouméa a connu un regain de tension jeudi 19 septembre au soir, suite à la mort de deux insurgés kanak lors d’une intervention des forces de l’ordre dans la nuit de mercredi à jeudi.
“La nuit a été relativement agitée et a quelque peu contrasté avec la sérénité qui régnait la nuit depuis plusieurs semaines”, a déclaré le général Nicolas Matthéos, commandant de la gendarmerie de Nouvelle-Calédonie, lors d’une conférence de presse organisée par le Haut-commissariat.
Les représentants des forces de sécurité intérieure ont enregistré plusieurs cas de jets de pierres et de cocktails Molotov sur les forces de l’ordre, des tentatives d’installation de barrages routiers à l’aide de plantes et de déchets, un début d’incendie dans un musée, l’explosion d’un transformateur électrique et, à l’extérieur de la ville, la destruction par le feu d’une maison dans la commune de Bourail.
Le général a toutefois souligné que la situation n’était en rien comparable à celle qui avait suivi le 13 mai, marquant le début des troubles dans l’archipel qui avaient causé la mort d’un total de 13 personnes, dont deux gendarmes.
« Nous avons enregistré une très nette diminution de la mobilisation », a déclaré le général Matthéos.
Troubles localisés
Il estime que cette baisse est notamment le résultat du nombre important d’interpellations au cours des quatre derniers mois (environ 2.500). Selon Jean-Marie Cavier, directeur territorial de la police nationale, les forces de l’ordre ont été confrontées à des groupes de trois à quatre personnes, principalement dans les quartiers populaires les plus touchés lors de l’insurrection.
Le général Matthéos a précisé qu’à Saint-Louis la nuit “n’a pas été marquée par des troubles”, notamment “parce que les familles travaillent pour éviter que la situation ne dégénère et qu’il y ait de nouveaux troubles”.
Les violences ont commencé le 13 mai, liées à la mobilisation indépendantiste contre la réforme du corps électoral, suspendu depuis la dissolution de l’Assemblée nationale.
Des centaines de personnes ont été blessées et les dégâts matériels ont été estimés à au moins 2,2 milliards d’euros lors de ces violences d’une ampleur inédite depuis la quasi-guerre civile des années 1980. Si les tensions se sont nettement apaisées depuis la mi-juillet, le sud de la Grande Terre (île principale de l’archipel) reste toujours inaccessible par la route. En quatre mois, la gendarmerie estime avoir reçu plus de 300 coups de feu.
Article original publié sur BFMTV.com