Les petits réacteurs nucléaires modulaires (SMR) sont présentés comme l’avenir de l’énergie en Afrique. Sur un continent où la moitié de la population n’a pas accès à l’électricité et où l’industrialisation peine à se développer, de nombreux contrats ont récemment été signés.
Il y a une ruée vers les SMR. Il y a presque un an, Mali et le Burkina Faso signé des accords de coopération avec la société russe Rosatom. Ghana a choisi fin août une société américaine, Regnum Technology. D’autres projets sont encore au stade de l’annonce, notamment Afrique du Sud et à NigeriaLes partisans du SMR vantent ses qualités : une révolution technologique censé banaliser le recours à l’énergie nucléaire. Un moyen de décarboner rapidement et efficacement sa production d’électricité. Sans les délais, explosions de coûts et autres dysfonctionnements des gros réacteurs.
Des promesses mais peu de concret
Il est difficile d’obtenir des références car les SMR n’existent nulle part pour le moment. Il y en a deux en Russie, un sur une barge qui fournit de l’électricité à une petite ville de l’Arctique, un en Chine et un quatrième en construction en Argentine. C’est une technologie dont on parle beaucoup depuis une vingtaine d’années maintenant, mais elle n’est pas encore vraiment opérationnelle, au service d’une population. L’Institute for Energy Economics and Financial Analysis, basé aux États-Unis, a récemment publié un rapportLes SMR sont considérés comme trop chers, trop lents et trop risqués.
Des coûts plus élevés que prévu
Exemple avec les SMR russes dont les coûts de construction ont quadruplé. C’est encore plus flagrant avec l’exemple argentin. Le CAREM 25, un réacteur de recherche de 25 mégawatts conçu pour servir de prototype. Les coûts ont grimpé de 600 % depuis le début des travaux du projet en 2013. Le risque pour les Etats : se retrouver avec des dépassements énormes.
D’autant que les SMR existants n’ont pas été opérationnels rapidement. Des 3 à 4 ans de construction prévus, on est passé à 12/13 ans pour les 4 réacteurs russes, chinois et argentins. Le modèle économique des SMR repose notamment sur leur production industrielle… C’est encore loin d’être le cas, assurent certains experts.
Ces réacteurs sont-ils sûrs ?
C’est l’un des arguments des pro-SMR. Ils seraient plus sûrs, leur structure hermétique exclurait tout risque de fusion du cœur et donc de fuite de produits radioactifs. Les experts s’inquiètent néanmoins du point de vue de la sécurité. Qui surveillerait ces équipements dans des zones en proie à des conflits armés ? La formation des ingénieurs par les acteurs du nucléaire civil implique d’autres conséquences. Le physicien Harry Bernas l’explique dans son dernier livre Les merveilleux nuages que les SMR sont également un moyen pour les États de « accéder au nucléaire militaire à un niveau de bruit plus ou moins faible “.
Les petits réacteurs nucléaires modulaires (SMR) sont présentés comme l’avenir de l’énergie en Afrique. Sur un continent où la moitié de la population n’a pas accès à l’électricité et où l’industrialisation peine à se développer, de nombreux contrats ont récemment été signés.
Il y a une ruée vers les SMR. Il y a presque un an, Mali et le Burkina Faso signé des accords de coopération avec la société russe Rosatom. Ghana a choisi fin août une société américaine, Regnum Technology. D’autres projets sont encore au stade de l’annonce, notamment Afrique du Sud et à NigeriaLes partisans du SMR vantent ses qualités : une révolution technologique censé banaliser le recours à l’énergie nucléaire. Un moyen de décarboner rapidement et efficacement sa production d’électricité. Sans les délais, explosions de coûts et autres dysfonctionnements des gros réacteurs.
Des promesses mais peu de concret
Il est difficile d’obtenir des références car les SMR n’existent nulle part pour le moment. Il y en a deux en Russie, un sur une barge qui fournit de l’électricité à une petite ville de l’Arctique, un en Chine et un quatrième en construction en Argentine. C’est une technologie dont on parle beaucoup depuis une vingtaine d’années maintenant, mais elle n’est pas encore vraiment opérationnelle, au service d’une population. L’Institute for Energy Economics and Financial Analysis, basé aux États-Unis, a récemment publié un rapportLes SMR sont considérés comme trop chers, trop lents et trop risqués.
Des coûts plus élevés que prévu
Exemple avec les SMR russes dont les coûts de construction ont quadruplé. C’est encore plus flagrant avec l’exemple argentin. Le CAREM 25, un réacteur de recherche de 25 mégawatts conçu pour servir de prototype. Les coûts ont grimpé de 600 % depuis le début des travaux du projet en 2013. Le risque pour les Etats : se retrouver avec des dépassements énormes.
D’autant que les SMR existants n’ont pas été opérationnels rapidement. Des 3 à 4 ans de construction prévus, on est passé à 12/13 ans pour les 4 réacteurs russes, chinois et argentins. Le modèle économique des SMR repose notamment sur leur production industrielle… C’est encore loin d’être le cas, assurent certains experts.
Ces réacteurs sont-ils sûrs ?
C’est l’un des arguments des pro-SMR. Ils seraient plus sûrs, leur structure hermétique exclurait tout risque de fusion du cœur et donc de fuite de produits radioactifs. Les experts s’inquiètent néanmoins du point de vue de la sécurité. Qui surveillerait ces équipements dans des zones en proie à des conflits armés ? La formation des ingénieurs par les acteurs du nucléaire civil implique d’autres conséquences. Le physicien Harry Bernas l’explique dans son dernier livre Les merveilleux nuages que les SMR sont également un moyen pour les États de « accéder au nucléaire militaire à un niveau de bruit plus ou moins faible “.