Le Premier ministre veut durcir la justice pour les mineurs. Gabriel Attal appelle à un « élan d’autorité » et a fait jeudi une série d’annonces en ce sens. Mais pour Laurence Bellon, il n’y a pas de « laxisme » dans la réponse pénale aux violences commises par des mineurs.
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“On confond la gravité des faits et la maturité d’un mineur”, réagit Laurence Bellon, ancienne juge des enfants et ancienne présidente du tribunal pour enfants de Marseille, sur franceinfo, ce vendredi 19 avril, au lendemain des annonces de Gabriel Attal sur les violences commises par des adolescents. Le Premier ministre souhaite notamment un débat sur la “atténuations” a “l’excuse minoritaire”, après plusieurs faits divers qui ont marqué l’opinion publique.
Laurence Bellon rappelle que « Le code pénal et le code de justice pénale pour mineurs ne parlent jamais d’excuses minoritaires »mais « atténuation légale de la peine ». Ce principe permet notamment d’alléger la peine d’un mineur en raison de son âge. “Dans l’expression ‘excuse minoritaire’on a l’impression que les mineurs en tant que tels sont excusés et qu’on passe à autre chose, alors qu’il s’agit simplement d’un allègement de la peine encourue”précise le magistrat. « Il est rare, même pour les majeurs, qu’on impose des peines égales à la peine maximale prévue »précise-t-elle.
Pour l’ancien juge des enfants, “on ne peut pas dire qu’il y a du laxisme” dans la réponse pénale aux violences commises par des mineurs. Elle rappelle que la détention provisoire d’un jeune de moins de 16 ans peut durer jusqu’à un an. Pour les suspects âgés de 16 à 18 ans, cela peut aller jusqu’à deux ans.
Le procureur de Grenoble, Eric Vaillant, a indiqué vendredi 19 avril dans les colonnes de La Croix, que la minorité est devenue un argument de recrutement pour les trafiquants de drogue. Laurence Bellon est d’accord avec lui, mais elle n’est pas pour « renforcer systématiquement la répression ». Lorsqu’elle était en poste à Marseille, elle et ses équipes ont commencé “de formuler l’idée que les jeunes qui sont utilisés dans le trafic de drogue sont victimes de la traite des êtres humains, c’est-à-dire qu’ils sont utilisés comme esclaves précisément parce qu’ils sont mineurs”. D’après elle, « il faut être capable de lutter aussi bien contre le réseau mafieux que contre le réseau criminel, et être capable de sortir les adolescents qui sont en fait piégés dans ces réseaux ».
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