La manifestation syndicale organisée lundi 16 septembre à Bruxelles visait initialement à soutenir les quelque trois mille travailleurs et sous-traitants de l’usine Audi de Bruxelles, probablement vouée à la fermeture après l’annonce par le groupe Volkswagen de sa volonté de fermer le 9 juillet prochain. “restructurer” ce site, auquel aucun nouveau modèle ne sera attribué après l’arrêt progressif de la production du SUV électrique Q8 e-tron d’ici 2025.
Le défilé, qui a rassemblé 5.500 personnes selon la police, a été renforcé par des délégations étrangères, notamment françaises, venues exprimer leurs craintes pour l’avenir du secteur automobile et, au-delà, pour l’ensemble de l’industrie européenne. Nous avons abandonné les industries, nous avons été mangés par les Chinois. Il faut reconstruire, c’est la seule façon de garantir l’emploi pour tous”“Les travailleurs de la métallurgie ne sont pas en mesure de faire face à la crise”, explique par exemple Dominique Bray, de la Centrale nationale des salariés. Selon Hillal Sor, secrétaire général des métallurgistes de la Fédération générale du travail, les politiques ne mesurent pas l’importance de la crise qui se profile.
Un message qui résonne particulièrement en Belgique, où l’usine Audi n’est pas la seule en difficulté. Le constructeur de bus Van Hool a fait faillite en avril et n’a connu qu’une reprise partielle, avec 1.500 emplois supprimés. En juin, le groupe textile et chimique Beaulieu a annoncé la fermeture de deux de ses usines belges tout en maintenant sa production en Chine et en France, à Comines (Nord). En septembre, la multinationale Barry Callebaut, premier producteur mondial de chocolat, a annoncé une restructuration et la suppression de 2.500 emplois sur 13.500, dont 500 dans ses usines de Flandre. Le secteur traditionnel du verre annonce lui aussi des restructurations, et les entreprises de pointe suivent aussi la tendance.
Thales Alenia Space, premier acteur de l’industrie spatiale belge, emploie 700 personnes sur ses trois sites du pays. Ils ne seront pas épargnés par un plan de restructuration qui prévoit la suppression de 1.300 emplois au total, dont la majorité en France. L’usine de semi-conducteurs BelGaN en Flandre orientale, qui devait incarner « une référence mondiale en matière de technologies innovantes »Selon le gouvernement régional, l’entreprise a déposé son bilan fin juillet, laissant 440 salariés sans emploi.
Dernière mauvaise nouvelle : Nuode, un producteur chinois de composants de batteries, a annoncé le 6 septembre qu’il suspendait « en raison des incertitudes économiques » de son projet d’implantation dans le Hainaut. Un demi-milliard d’investissement était prévu.
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