« On voit se multiplier les actes de violence contre les dirigeants politiques », selon un spécialiste

Le Premier ministre slovaque, Robert Fico, se trouve jeudi matin dans un état stable mais toujours très grave, après avoir été abattu la veille. « Ces violences sont très préoccupantes », déclare Patrick Martin-Genier, enseignant à Sciences Po et à l’Inalco.

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Le Premier ministre slovaque Robert Fico, à Budapest, le 16 janvier 2024. (ATTILA KISBENEDEK / AFP)

Le Premier ministre slovaque reste dans un état critique. Un membre de son gouvernement a donné des nouvelles rassurantes de Robert Fico dans la nuit du mercredi 15 au jeudi 16 mai. Le leader du 59 a été victime d’un « tentative d’assassinat »tir « plusieurs fois » après un meeting politique à Handlova, dans le centre du pays, et a été transporté par hélicoptère vers un hôpital. « Nous avons assisté ces dernières années à une augmentation des actes de violence contre les dirigeants politiques., assure, jeudi 16 mai, Patrick Martin-Genier, enseignant à Sciences Po et à l’Inalco, spécialiste de l’Europe. « Il y a 15 jours en Allemagne, un député européen qui posait des affiches pour son parti a été sévèrement agressé. Des militants d’extrême droite sont suspectés. Cette violence est très inquiétante.

Homme politique de premier plan depuis une trentaine d’années en Slovaquie, ilet avocat professionnel « C’est un peu le modèle de Donald Trump, qui diffusait des messages de haine extrêmement violents »poursuit Patrick Martin-Genier. « Il est également soupçonné de corruption. » Le climat est actuellement délétère en Slovaquie, la présidente du pays qui s’apprête à quitter le pouvoir a indiqué il y a un an qu’elle ne souhaitait pas briguer un autre mandat car elle avait elle-même reçu de nombreuses menaces. « Robert Fico l’avait même accusée d’être la marionnette des Etats-Unis. Lorsque nous déchaînons un langage de violence au plus haut niveau politique, le boomerang peut se retourner contre ces dirigeants. » conclut Patrick Martin-Genier.