on vous explique les enjeux des élections régionales de ce dimanche en Espagne

Le Parti socialiste de Pedro Sanchez espère accéder au pouvoir dans cette région, détenue par l’indépendantiste Pere Aragonès. L’indépendantiste Carles Puigdemont, à l’origine de la tentative de sécession de 2017, ambitionne de régner à nouveau sur le territoire.

Publié


Temps de lecture : 4 min

En Catalogne, les esprits ne sont pas vraiment tournés vers les élections européennes. Un autre scrutin, plus local et très préoccupant pour la population en raison de la grande autonomie de la région par rapport à Madrid, a lieu dimanche 12 mai. Cette élection vise à renouveler le Parlement régional. Il était initialement prévu pour début 2025 mais a été avancé, après l’échec du gouvernement régional à faire adopter son projet de budget.

Pour l’heure, les sondages donnent le Parti socialiste du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et son candidat aux élections Salvador Illa largement en tête. Derrière, suivent le séparatiste Carles Puigdemont et sa formation Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne), ainsi que l’autre grand parti séparatiste, la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), dirigé par l’actuel président régional Pere Aragonès. Trois candidats qui jouent gros.

Le Parti socialiste de Pedro Sanchez espère une victoire cruciale

Reprendre le pouvoir aux séparatistes, qui dirigent la région depuis une décennie, représenterait une victoire majeure pour Pedro Sanchez, qui veut “tourne la page” de la tentative de sécession de 2017. En Espagne, cette crise, l’une des pires vécues par le pays depuis le retour de la démocratie, a laissé des traces durables. Un succès socialiste signifierait “une nouvelle étape” en Catalogne “après dix années perdues”a déclaré le candidat du Parti Socialiste de Catalogne (PSC), Salvador Illa.

Une victoire catalane permettrait aussi à Pedro Sanchez de relancer un nouveau mandat, compliqué par l’ouverture d’une information judiciaire contre son épouse contre laquelle il a envisagé de démissionner, puis a renoncé, fin avril. Arrivé au pouvoir en 2018, il a réussi à s’y maintenir en novembre 2023 grâce au soutien, à première vue paradoxal, des deux partis indépendantistes catalans. Mais ce compliment au Premier ministre a été fait dans le cadre d’un accord de concessions mutuelles.

Les partis Ensemble pour la Catalogne et Gauche républicaine de Catalogne ont en effet obtenu en échange une loi d’amnistie pour les indépendantistes impliqués dans les événements de 2017, très contestés dans la rue par la droite. Ce texte doit être signé fin mai ou début juin et permettra à Carles Puigdemont de faire son grand retour en Espagne, après plus de six ans d’exil. Et donc d’endosser le rôle de président s’il est élu dimanche. « Les barrières sont tombées, par nécessité, entre socialistes et indépendantistes »analyse pour Ouest de la France le politologue barcelonais Sergio de Maya. La formation de Pedro Sanchez aussi promise «des mesures permettant une autonomie financière» de Catalogne.

La stratégie des socialistes semble porter ses fruits puisqu’ils sont désormais premiers dans les sondages. Mais avec seulement une quarantaine de sièges, selon les projections, ils seront encore loin de la majorité absolue, fixée à 68 sièges. Si le pronostic se confirme, il leur faudra donc trouver des alliés pour gouverner. Une des hypothèses est un accord avec les séparatistes, mais cela finirait par faire imploser leur mouvement. Salvador Illa a notamment contacté le camp de Carles Puigdemont, comme le rapporte L’indépendant.

Une position délicate pour l’indépendantiste Carles Puigdemont

Toujours sous mandat d’arrêt en Espagne, Carles Puigdemont fait campagne depuis le sud de la France, où il s’est installé le mois dernier après des années d’exil en Belgique, et a fortement progressé dans les sondages ces dernières semaines. « Pouvoir être en contact direct, en face à face, avec les gens, c’est très réconfortant pour moi »a-t-il déclaré à France 3 Occitanie, lui qui tient des meetings tous les soirs à Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales).

Elu président de la région en 2016, il a été à l’origine de la tentative de sécession de la Catalogne en 2017. Carles Puigdemont veut croire en ses chances de diriger à nouveau la région, si sa formation Junts s’impose comme le premier parti du bloc séparatiste. et qu’il, très divisé, conserve la majorité des sièges. Mais cette hypothèse paraît a priori compliquée, d’autant qu’une nouvelle formation séparatiste, Alliance catalane, classée d’extrême droite, a émergé ces derniers mois et est créditée d’une poignée de sièges par les sondages. Carles Puigdemont a également assuré qu’il se retirerait de la politique locale s’il ne parvenait pas à se faire élire lors de ce scrutin.

Un fauteuil à garder pour l’indépendantiste Père Aragonès

En lice, reste le Père Aragonès, président de la Catalogne depuis septembre 2020. Son gouvernement a décrété mardi la fin de l’état d’urgence sécheresse qui était en vigueur depuis le 1er février. Cette annonce intervient à quelques jours du scrutin et alors que son Le parti est largement critiqué par l’opposition pour la gestion de cette crise. Celui qui a convoqué ces élections anticipées après le rejet de son projet de budget par l’assemblée est en forte baisse dans les sondages.

Si l’ERC gouverne actuellement seul, avec seulement 33 députés sur 135 au Parlement régional, le parti indépendantiste a néanmoins “a contribué à normaliser la Catalogne et à atténuer le schisme de 2017la tentative avortée de sécession de la région, soulève Le périodique de Catalogne. Attaquant ses adversaires, le Père Aragonès se défend auprès du quotidien espagnol El País que “ses valeurs sont à l’opposé de celles de ceux qui considèrent la politique comme un agenda purement personnel.”

Charlotte

À chaque coup de stylo, créez des histoires captivantes. Découvrez des vérités cachées à la fois. 📝 🔍

Recent Posts

Liga : le caviar de Lamine Yamal pour le doublé de Raphinha ! – beIN SPORTS

Liga : Le Caviar de Lamine Yamal pour le doublé de Raphinha !beIN SPORTSLiga : Marc-André ter Stegen pourrait être…

2 minutes ago

Michel Barnier promet de « faire de son mieux » malgré un mandat qu’il sait « fragile »

JULIE SEBADELHA / AFP Dimanche soir sur France 2, Michel Barnier a expliqué sa façon de gouverner à Matignon. JULIE…

4 minutes ago

Procès d’un féminicide qui a choqué l’Italie

Un jeune homme est jugé à partir de lundi à Venise pour le meurtre de son ex-petite amie à coups…

11 minutes ago

Ligue 1. Après le derby Angers – Nantes : « Certains joueurs du Sco ne peuvent pas être à 100% » – Ouest-France

Ligue 1. Après le derby Angers - Nantes : « Certains joueurs du Sco ne peuvent pas être à 100%…

13 minutes ago

Sarthe. Pour se venger, il met le feu à la voiture de ses voisins

Par Écriture au sablé Publié le 22 septembre 2024 à 21h02 Voir mes actualités Suivez l'actualité Sablé Un homme de…

15 minutes ago

Zelensky est aux États-Unis pour vendre à Biden son « plan de victoire »

Plan de paix - En pleine campagne présidentielle américaine, le président ukrainien entend aussi convaincre Kamala Harris et Donald TrumpVolodymyr…

22 minutes ago