Combattre la planification fiscale agressive des grands groupes ou des particuliers fortunés à la source, au moment précis où s’élaborent les stratégies fiscales, dans le secret des entreprises ou des cabinets de conseil, d’audit et d’expertise comptable, que ce soit les « Big Four » (PwC, Deloitte, KPMG) et EY) ou des entités plus petites. C’est l’objectif du Conseil des normes internationales d’éthique des comptables (Iesba), l’un des organismes internationaux indépendants fixant les normes qui seront appliquées par les professionnels comptables, sous la forme de lois ou de codes de conduite adoptés par les États, et dont l’action se concentre sur les questions d’éthique.
Lundi 15 avril, depuis son siège à New York, Iesba a publié un nouveau « norme éthique en matière de planification fiscale »le tout premier du genre, destiné à responsabiliser les experts financiers impliqués dans des montages visant à minimiser l’impôt dû aux États, ainsi qu’à les protéger d’éventuelles poursuites judiciaires.
Il s’agit d’un nouveau champ d’action pour l’organisation qui travaillait auparavant notamment sur l’indépendance des professionnels comptables, et s’inscrit ainsi dans les traces du G20 et de l’Organisation de coopération et de développement. économique.
« Gagner la confiance de l’opinion publique »
« C’est une norme importante, qui s’inscrit dans notre mission d’imposer l’éthique au cœur de cette profession et des décisions d’affaires, la planification fiscale est aussi une question d’éthique et de responsabilité, explique Gabriela Figueiredo Dias, la présidente de l’Iesba. Développer des normes éthiques, c’est participer au bon fonctionnement des entreprises, des marchés et des économies dans l’intérêt collectif. Il s’agit de gagner la confiance du public dans les entreprises. »
En effet, la démarche d’Iesba vise à apporter une réponse aux grands scandales d’évasion fiscale, comme les « Paradise Papers » de 2017 ou les « Pandora Papers » de 2021, ces enquêtes menées par le Consortium international des journalistes d’investigation, à qui Le monde participé, et qui a montré la responsabilité des intermédiaires financiers.
Mais cela résonne aussi avec l’actualité, marquée par l’affaire PwC en Australie. Ce scandale, dans lequel les associés de PwC étaient accusés d’avoir divulgué des informations sur un projet gouvernemental de réforme fiscale, a plongé la branche australienne du géant de l’audit dans la tourmente. Cela démontre la nécessité d’une réglementation dans le secteur.
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