Ours polaires, réserve mondiale de l’humanité, réchauffement climatique… Bienvenue à Longyearbyen, la ville la plus septentrionale du monde

C’est le royaume des ours polaires…

À Longyearbyen, capitale de l’archipel norvégien du Svalbard, deux fois plus grand que la Belgique, il n’est pas rare de croiser des ours polaires. Dans la dernière ville avant le pôle Nord, des panneaux avertissant les habitants et les visiteurs intrépides du danger que représentent les ours polaires sont omniprésents. Il est d’ailleurs formellement interdit aux habitants de quitter la ville sans un fusil pour faire fuir les ours en cas de mauvaise rencontre. « L’espèce est protégée depuis 1973, tout tir doit être dûment justifié par la légitime défense », précise néanmoins La Croix. Sortir armé n’empêche pas les drames. Comme à l’été 2020, lorsqu’un touriste néerlandais a été mortellement attaqué par un ours qui avait fait irruption dans le camping où il dormait. Au sommet de la chaîne alimentaire, ce mammifère vivant dans les régions autour du pôle Nord s’avère être le plus grand carnivore terrestre.

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…mais pas celui des chats

Si vous croisez des ours polaires sur votre chemin dans cette ville située à 1 300 kilomètres du pôle Nord, ne vous attendez pas à caresser un seul chat. À Longyearbyen, comme dans tout l’archipel, ils sont tout simplement interdits depuis 1992. Cette loi interdisant aux 2 000 habitants de la capitale du Svalbard de posséder un félin vise à protéger la population d’oiseaux locale car certaines espèces ne vivent qu’ici.

Il abrite un lieu unique au monde

Sur cette terre isolée où le soleil ne se couche jamais pendant quatre mois (de mi-avril à mi-août) se trouve un lieu secret interdit au public : la Svalbard Global Seed Vault. Enfouie dans le permafrost arctique, cette construction austère de première importance est un lieu hautement stratégique pour l’humanité. Depuis 2008, la chambre forte abrite les semences de toutes les cultures agricoles de la planète et assure leur disponibilité future en cas de catastrophes naturelles et de guerres.

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Heureusement, cette « arche de Noé des semences » n’est pas souvent utilisée. Elle a été utilisée pour la première fois en 2015 par des chercheurs syriens de l’institut Icarda. Ce centre de stockage et d’étude des semences basé à Alep avait été saccagé lors du siège de la ville par l’État islamique. « Pour la plupart, les semences qui y étaient stockées provenaient de cultures méditerranéennes, qui supportent un climat chaud et la sécheresse », expliquait en 2017 Jean-Marie Prosperi, chercheur à l’Inra, à National Geographic. Par chance, les Syriens avaient stocké des doubles de leur collection dans ce congélateur géant. Les semences ont pu être conservées et stockées dans les pays voisins jusqu’à la fin de la guerre.

Il est durement touché par le réchauffement climatique

Même dans l’Arctique, et surtout dans l’Arctique, le réchauffement climatique se fait sentir. En février 2019, un rapport inquiétant intitulé « Climat au Svalbard 2100 » de l’Agence norvégienne de l’environnement révélait que les températures à Longyearbyen avaient augmenté de 3 à 5 °C depuis le début des années 1970. Le pire reste à venir.

Selon cette étude, la température moyenne au Svalbard « pour la période 2070-2100 devrait augmenter de 7 à 10 degrés par rapport à la période 1970-2000, en fonction du niveau des émissions humaines dans les décennies à venir ». Avec pour conséquences la fonte du pergélisol et des dépôts de terre qui menacent les habitations à flanc de montagne. Sans compter les répercussions dramatiques sur la faune et la flore locales.

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Avec une moyenne de 11°C enregistrée en août 2024, les 2 000 habitants de la capitale du Svalbard viennent de vivre le mois le plus chaud de leur histoire. Selon les scientifiques, ce territoire arctique se réchauffe environ six fois plus vite que la moyenne mondiale.

Elle interdit aux gens d’y naître et d’y être enterrés.

Il est interdit d’accoucher à Longyearbyen. Si la petite ville dispose de son propre hôpital, il ne dispose pas des installations nécessaires pour permettre aux femmes d’accoucher dans des conditions sûres. Les femmes enceintes doivent se rendre sur le continent plusieurs semaines avant la date prévue de l’accouchement, au risque de mettre leur vie et celle de leur nouveau-né en danger.

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Autre curiosité singulière de l’archipel : il est impossible d’y être enterré. Cette étrange injonction est justifiée par les températures polaires qui règnent dans cette partie du globe, rendant difficile la décomposition des corps. « Durant les années 2000, des scientifiques qui ont exhumé les corps de personnes mortes d’un puissant virus grippal en 1917 ont même retrouvé des particules de ce virus lors de leurs analyses », rappelle Slate. Les mourants sont priés de mourir à Oslo, la capitale norvégienne, située à plus de 2 000 kilomètres. Les chômeurs sont également priés de quitter rapidement la zone. Les conditions de vie difficiles en toutes saisons rendent l’autonomie financière des citoyens indispensable.