Tous les habitants de Port-au-Prince sont privés d’électricité depuis lundi 2 septembre, en raison d’une panne générale provoquée par des manifestants qui ont pris d’assaut une centrale électrique pour protester contre les coupures récurrentes dans la région voisine de la capitale haïtienne.
La centrale de Péligre, d’une capacité de 54 mégawatts, alimente la région métropolitaine de Port-au-Prince et le département voisin du Centre.
Le pays en crise
Pour protester contre les coupures d’électricité dans leur département du Centre, un groupe de manifestants a envahi lundi la centrale électrique et forcé sa fermeture. A leur tête, le maire de Mirebalais, commune de ce département.
Lochard Laguerre a expliqué que ces actes ont été réalisés dans le but d’attirer l’attention des autorités sur les pénuries d’électricité dans sa région, qui durent depuis plusieurs mois.
L’EDH explique ces pénuries par des transformateurs « en panne irréversible » et « surtout l’impossibilité de fournir à temps l’assistance technique nécessaire », Port-au-Prince étant « coupée du reste du pays ».
La capitale est sous le contrôle de bandes armées, qui en contrôlent l’accès. Haïti souffre depuis longtemps de la violence des gangs, mais ces derniers mois, elle s’est intensifiée et a provoqué une grave crise humanitaire, le pays comptant près de 600 000 personnes déplacées, selon l’ONU.
Ces gangs sont accusés de nombreux meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon. Depuis deux mois, une force multinationale a commencé à se déployer dans le pays pour épauler la police haïtienne. Mais les résultats tardent à venir, les premiers contingents kenyans étant encore largement insuffisants et les financements s’épuisant.
Article original publié sur BFMTV.com