Arnaud Lagardère, PDG du groupe éponyme, a été mis en examen lundi à Paris dans le cadre d’enquêtes sur le financement par ses entreprises de son train de vie et de ses dépenses personnelles, a indiqué à l’AFP une source judiciaire.
Au terme d’une journée d’interrogatoire, il a été mis en examen pour “diffusion d’informations fausses ou trompeuses, achat de voix, abus de biens sociaux et abus de pouvoir, et non-dépôt”, a précisé cette source. “Il a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de gestion et obligation de fournir une caution de 200 000 euros”, a-t-elle ajouté.
Financer votre style de vie
Il a été interrogé dans le cadre d’une information judiciaire ouverte par le Parquet national financier (PNF) en avril 2021 sur la base d’une plainte du fonds Amber Capital, d’un rapport de l’Autorité des marchés financiers (AMF) ainsi que d’un rapport de le Conseil supérieur des comptes (H3C, aujourd’hui Haute autorité de contrôle, H2A), selon une source judiciaire. Les faits ont été commis entre avril 2009 et décembre 2022.
Arnaud Lagardère, qui a hérité de l’empire bâti par son père, Jean-Luc Lagardère, à sa mort en 2003, est soupçonné d’avoir « financé son train de vie et ses dépenses personnelles en puisant dans les fonds des sociétés Lagardère SAS et Lagardère » (LCM), a détaillé la source judiciaire.
Depuis plusieurs années, ces sociétés “auraient notamment pris en charge des dépenses liées aux immeubles qu’il occupe ainsi qu’une dette de succession, et de nombreuses avances en compte courant”, a-t-elle ajouté.
Irrégularités comptables
En novembre 2019, la Lettre (anciennement Lettre A) révélait qu’Arnaud Lagardère refusait de publier les comptes de sa holding personnelle, Lagardère Capital & Management (LCM), afin de ne pas « rendre publique sa situation financière personnelle, notamment son endettement ». niveau”.
« A plusieurs reprises », selon la Lettre, les actions du groupe détenues par Arnaud Lagardère ont atteint une valeur inférieure à celle de sa dette, « créant une situation financière délicate vis-à-vis des créanciers ».
Selon une source proche du dossier, l’affaire repose sur des irrégularités comptables, restées du ressort des sociétés personnelles d’Arnaud Lagardère, et qui n’ont pas entraîné de préjudice financier pour le groupe Lagardère (médias, édition, distribution dans les gares et aéroports).