La justice a décidé vendredi de suspendre l’interdiction préfectorale d’une marche contre le racisme et l’islamophobie prévue dimanche à Paris, estimant qu’elle constituait « une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifestation ». Le tribunal administratif a statué en référé après que la préfecture de police de Paris a décidé jeudi d’interdire cette marche suivie d’un concert, invoquant de « risques élevés de troubles à l’ordre public ».
Cette marche « contre le racisme, l’islamophobie et pour la protection de tous les enfants » est organisée à l’appel de 51 organisations dont LFI, le NPA, Attac, Solidaires et l’observatoire national des pratiques policières et des violences. Elle doit se dérouler entre Barbès et République et se terminer par un concert.
Saluant la décision du tribunal administratif, Simon Duteil, co-délégué général du syndicat Solidaires, a noté auprès de l’AFP “qu’il faut encore une fois recourir à la justice pour un droit fondamental qui est la liberté de manifester”. “Ce gouvernement ne soutient pas la liberté d’expression et en particulier que nous dénoncions les violences policières et le racisme”, a-t-il ajouté.
Pour justifier sa décision d’interdire cette marche, la préfecture de police avait mis l’accent sur un “manque de considération des risques de dérives de la part des organisateurs et sur l’insuffisance du service de sécurité”, ce qui faisait craindre “de forts risques de troubles à l’ordre public”. .
L’ordonnance d’interdiction notait “en outre que cette marche, souhaitant également attirer l’attention sur les enfants de Gaza, (était) susceptible, compte tenu des tensions actuelles au Moyen-Orient (…) d’y introduire des slogans antisémites”.
Un argument rejeté par le tribunal administratif. Il a souligné que les organisateurs avaient prévu « de contrôler les discours au micro afin d’empêcher tout discours antisémite ».
Et de conclure : « Dans ces conditions, il ne ressort pas de l’enquête que la manifestation prévue entraînerait de graves troubles à l’ordre public. Par conséquent, l’exécution de l’ordre contesté, qui constitue une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifestation, doit être suspendue.
Le PP avait également évoqué un contexte de « mobilisation policière sur d’autres manifestations et événements sportifs », comme une brocante place de la République toute la journée ou pour le match de football PSG-Olympique Lyonnais en soirée.
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