“Nous n’avons violé aucune règle”: Marine Le Pen a exprimé lundi sa “sérénité” avant l’ouverture de son procès et de celui de 24 autres personnes et du Rassemblement national, soupçonnés d’avoir détourné des fonds du Parlement européen pour rémunérer des salariés du parti. Avant d’entrer dans la salle du tribunal judiciaire qui accueillera pendant deux mois ce procès aux lourds enjeux politiques pour le leader de l’extrême droite française, elle s’est dite complètement « sereine ». “Nous n’avons violé aucune règle”, a-t-elle déclaré à la presse.
“Nous avons beaucoup d’arguments à développer pour défendre ce qui me semble être la liberté parlementaire qui est en cause dans cette affaire”, a ajouté la présidente du groupe RN à l’Assemblée, avant d’entrer dans la salle où elle est assise à l’Assemblée. au premier rang, entouré de Nicolas Crochet, comptable du parti et de Catherine Griset, une amie très proche.
Le procès dure jusqu’au 27 novembre
Neuf anciens députés européens du Front national (rebaptisé RN) seront présents, dont Marine Le Pen, Louis Aliot, aujourd’hui vice-président du RN, l’ancien numéro 2 du parti Bruno Gollnisch, et le député et porte-parole du RN Julien Odoul. . A leurs côtés, 12 personnes qui furent leurs assistants parlementaires et quatre collaborateurs du parti seront également jugés dans ce procès prévu trois demi-journées par semaine jusqu’au 27 novembre.
La leader du RN a indiqué qu’elle comptait se présenter le plus possible devant les juges, mais elle pourrait favoriser mardi la déclaration de politique générale du nouveau Premier ministre Michel Barnier à l’Assemblée nationale.
Des adjoints qui n’avaient que le titre ?
« Marine Le Pen a choisi d’être très présente dans ce procès. Certains disent « elle se cachera, elle ne viendra pas ». Non pas du tout. Ce n’est pas le style de la maison”, a assuré dimanche sur RTL le député RN Sébastien Chenu, promettant que Marine Le Pen mettrait en avant “un certain nombre d’éléments nouveaux”.
L’affaire a débuté en 2015 avec un rapport du président du Parlement européen Martin Schulz et concerne de nombreux contrats d’attachés parlementaires sur une période de plus de dix ans (2004-2016). Pour l’accusation, ces « assistants », peinant à décrire leurs tâches, n’en avaient que le titre. Certains n’avaient même jamais rencontré leur employeur officiel ni mis les pieds au Parlement et, selon l’accusation, travaillaient uniquement pour le parti, ce qui est interdit par la réglementation européenne.
Les prévenus, jugés notamment pour détournement de deniers publics ou complicité de ce délit, encourent une peine maximale de dix ans d’emprisonnement et un million d’euros d’amende et surtout une peine d’inéligibilité de dix ans de nature à entraver les ambitions présidentielles de la Marine. Le Pen pour 2027.