« Parler de la famille du cinéma me pose un problème »

Ddans la longue séquence finale du film Il y a encore demain, ce film sur la violence contre les femmes qui a connu un énorme succès en Italie, l’actrice et réalisatrice Paola Cortellesi mime « A bocca chiusa », une chanson de Daniele Silvestri qui se fredonne la bouche fermée et dont les paroles sont en langage des signes. Arrivée au terme du long parcours de Delia – femme battue qui se libère du joug de son mari en exerçant son droit de vote – la scène résonne comme une invitation, à travers le corps, à arracher un bâillon symbolique, et à libérer la parole… Moi aussison court métrage de 17 minutes présenté en ouverture de la sélection Un certain Regard au Festival de Cannes, Judith Godrèche a eu une idée comparable : les victimes de violences sexuelles qui apparaissent dans ce film mettent leurs mains sur leur bouche, puis la danse de Tess Barthélémy, fille de l’actrice et réalisatrice, vient symboliser la libération comme voulu.

En montant les marches, ce geste de la main sur la bouche a été reproduit par tous les membres de l’équipe de l’actrice. Grand moment sur le tapis rouge. Cette année n’est décidément pas comme les autres pour Judith Godrèche, une habituée de Cannes où elle a notamment gravi les marches pour le film Ridicule (1996). Ses plaintes pour viol contre Benoît Jacquot et Jacques Doillon ont eu un immense retentissement et ont conduit – le 2 mai, à l’Assemblée nationale – à la création d’une commission d’enquête sur (…) Lire la suite