Pas de chance pour le groupe Rémy Cointreau

Les spiritueux Rémy Cointreau ont enregistré des résultats décevants, avec une baisse des bénéfices de près de 40 %. Qu’arrive-t-il à ce groupe dont le chiffre d’affaires dépasse le milliard d’euros ?

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L'essentiel des ventes du groupe Rémy Cointreau est réalisé en Chine et aux États-Unis.  Photo d'illustration (PIERRE ROUSSEAU / MAXPPP)

Le chiffre d’affaires global du groupe Rémy Cointreau a atteint 1,2 milliard mais le bénéfice du groupe a chuté de près de 40% cette année. La célèbre marque basée dans la ville de Cognac s’est nettement moins bien vendue, notamment à cause de l’inflation. D’une part, cette inflation a augmenté les coûts de production, d’autre part elle a limité les ventes. Rémy Cointreau a beau être positionné sur des produits haut de gamme, les amateurs de cognac, de rhum ou encore de whisky ont fait attention à leur porte-monnaie.

Mais, le groupe explique aussi qu’en réalité, il s’agit d’une sorte de retour à la normale après des années de ventes post-Covid exceptionnelles. Il observe un ajustement des stocks en Asie, notamment en Chine, où la croissance ralentit, mais aussi aux Etats-Unis. Ce sont pourtant les deux pays où le groupe est le plus présent. C’est là que se réalise la majorité de ses ventes.

Éric Vallat, le patron de ce groupe familial fondé il y a plus de 300 ans, mise sur une reprise progressive et progressive de l’activité au second semestre 2024 et début 2025. L’entreprise a toutefois réalisé un plan d’économies de 145 millions d’euros. , sans réduire ses effectifs. Rémy Cointreau représente 2 000 salariés dans le monde, dont 800 en France, avec plusieurs sites de production : à Angers pour le Cointreau, à Épernay pour le champagne, près de Grenoble pour le whisky…

Mais malgré cette reprise attendue, une inquiétude persiste : la crainte des taxes chinoises sur les cognacs. C’est même une épée de Damoclès. Dans le cadre d’un bras de fer commercial avec l’Union européenne, la Chine menace de taxer les importations de spiritueux français. Cognac risque donc de faire les frais du différend entre Bruxelles et Pékin sur les exportations de voitures électriques chinoises.

Des enquêtes antidumping sont en cours depuis janvier, dans ce qui semble être une mesure de rétorsion après une enquête de Bruxelles sur les véhicules électriques chinois. Et c’est vrai que Rémy Cointreau a de quoi s’inquiéter, la surtaxe sur le cognac pourrait entrer en vigueur dès juillet.