Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé mardi 7 mai que le dossier mémoriel avec la France sur l’époque coloniale « ne peut faire l’objet de concessions ou de compromis » et doit être traité d’une manière “audacieux”.
« La question de la mémoire ne peut faire l’objet de concessions ou de compromis et restera au cœur de nos préoccupations jusqu’à son traitement objectif, audacieux et équitable de la vérité historique »a déclaré M. Tebboune dans un message à l’occasion de la Journée de la Mémoire, marquant l’anniversaire des massacres du 8 mai 1945.
A cette date, un défilé dans la ville de Sétif (Est) célébrant la victoire des Alliés sur le nazisme s’est transformé en manifestation pour « Algérie libre et indépendante » et tourne au drame, déclenchant des émeutes et une répression de la part des forces françaises qui feront des milliers de morts.
Tout en affirmant « être prêt à avancer vers l’avenir dans un climat de confiance »Le président Tebboune a estimé que « la crédibilité et le sérieux sont une condition fondamentale pour mener à bien les mesures et les efforts liés à cette question délicate et sensible ».
Élection présidentielle anticipée le 7 septembre
Une commission mixte d’historiens des deux pays travaille sur le dossier de la mémoire de la colonisation de l’Algérie par la France (1830-1962), source de tensions fréquentes dans les relations entre Alger et Paris.
Cette commission, créée en 2022, est composée de dix historiens français et algériens et a déjà tenu quatre réunions. Début février, elle a recommandé de poser des plaques “dans des lieux de mémoire” en France où reposent les Algériens emprisonnés au début de la colonisation.
La commission a également réaffirmé les propositions formulées lors de leurs trois réunions précédentes, notamment la restitution des archives de l’Algérie de l’époque ottomane et celle de « biens symboliques » ayant appartenu à l’émir Abdelkader, notamment ses épées et son Coran, détenu en France entre 1848 et 1852, à Amboise, en Indre-et-Loire.
Une élection présidentielle anticipée doit avoir lieu le 7 septembre en Algérie, trois mois avant la date prévue. M. Tebboune, au pouvoir depuis 2019, n’a pas encore annoncé s’il briguerait un nouveau mandat.
Avant l’annonce du vote anticipé, la présidence algérienne avait annoncé que M. Tebboune procéderait « fin septembre, début octobre » une visite d’État en France reportée à plusieurs reprises en raison de frictions diplomatiques entre les deux pays, notamment sur la question mémorielle.