“Pas un seul mort et un seul accident grave” sur les chantiers, souligne Dominique Carlac’h du Medef

Syndicats et patronat se sont engagés sur une charte pour que les Jeux Olympiques de Paris 2024 soient « socialement et économiquement responsables ». Un travail jugé “très satisfaisant” par Dominique Carlac’h qui a souligné, mercredi, qu’il n’y a “jamais eu aussi peu d’accidents sur les chantiers”.

Les organisateurs de Paris 2024 expliquent vouloir faire des Jeux Olympiques et Paralympiques un « événement économiquement, socialement et environnementalement responsable ». Pour atteindre ces objectifs, les organisations syndicales et patronales se sont engagées dans une charte sociale signée le 19 juin 2018 : la Charte Sociale Paris 2024. Sa commission se réunit jeudi 25 avril au Conseil économique, social et environnemental (CESE), à Paris.

L’idée de cette charte était “innover en proposant une charte qui nous engage socialement et économiquement. Economiquement, faire travailler les PME pour que les retombées économiques profitent aux PME et TPE. Et socialement, s’engager sur des pratiques d’organisation du travail, de suivi de chantiers qui soient responsables”expliquer Dominique Carlac’h, co-présidente du Comité de la Charte sociale et membre du directoire du Medef, ce mercredi 24 avril.

Dominique Carlac’h précise également que toutes les informations pratiques pour que les entreprises puissent s’organiser pendant les Jeux olympiques (QR codes, horaires d’ouverture, points de passage…) seront disponibles début mai sur un site officiel. Le Medef lancera également un site dédié avec « des questions vraiment pratiques »pour aider les entreprises à s’organiser (télétravail, horaires décalés, etc.).

franceinfo : Êtes-vous satisfait des résultats de la Charte sociale Paris 2024 ?

Dominique Carlac’h : C’est vraiment très satisfaisant. Il a été signé en 2018 par les cinq syndicats et les trois organisations patronales. Et on n’a jamais vu aussi peu d’accidents du travail sur les chantiers. Il y en avait quand même. Mais vous savez que pour les grands événements sportifs internationaux qui se déroulent partout sur la planète, l’indicateur est souvent, malheureusement, le nombre de morts que nous avons sur les chantiers. Sur les chantiers de Paris 2024, pas un seul mort ni un seul accident grave. Malheureusement, c’est arrivé, mais un seul accident grave malgré tous les travaux. Nous n’avons jamais eu aussi peu d’accidents sur les chantiers.

Pensez-vous que ce soient les effets de la charte ?

Ce sont les effets de la charte. Il n’est pas contraignant car il n’a pas force de loi. Néanmoins, nous nous réunissons tous les mois depuis huit ans.

“Chaque mois, les huit organisations patronales et syndicales se réunissaient pour discuter de la façon dont nous gérons ces chantiers, de ce que nous mettons en place comme visite de chantier avec les entreprises, avec l’accord des entreprises, avec l’accord du syndicat.”

Dominique Carlac’h

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Mais nous avions finalement intérêt à innover en la matière, à pouvoir exporter ce concept de Jeux économiquement et socialement responsables.

Disposez-vous aujourd’hui de toutes les informations nécessaires aux chefs d’entreprise pour travailler dans les meilleures conditions pendant les Jeux Olympiques ? Savez-vous comment fonctionneront les QR codes, qui pourra circuler et quand ?

Oui, car il y a encore un dialogue assez poussé avec les pouvoirs publics, avec la préfecture de police, avec les services de l’Etat, les différents ministères concernés. Simplement, il va désormais falloir diffuser cette information. Il y a des zones, des transports, tout cela est parfaitement clair. Début mai, il y aura un site officiel et le Medef lancera également un site dédié.

“Le Medef disposera d’un site dédié aux JO, pour qu’un chef d’entreprise sache comment les choses se passeront pour la suite de son activité, en tenant compte de la zone où il se trouve, des horaires d’ouverture, des points de passage, des livraisons…”

Dominique Carlac’h

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Des questions vraiment pratiques. Comment fait-il travailler ses salariés ? La cérémonie d’ouverture a lieu le 26 juillet, et début mai nous aurons l’information. Nous aurons trois mois pour nous organiser et anticiper.

Nous sommes aujourd’hui le 24 avril. Quand je vous parle de début mai, c’est dans quelques jours que toutes les informations seront accessibles aux entreprises qui se rendront sur les sites du Medef ou sur les sites des pouvoirs publics. J’insiste vraiment sur le niveau d’anticipation, tout est possible. On ne va pas se retrouver au pied du mur comme pendant la crise du Covid ou du jour au lendemain, il a fallu s’organiser et on a réussi à s’organiser. Là, nous aurons trois mois pour nous organiser, pour nous poser des questions sur le travail posté pendant les vacances, sur les horaires décalés, le télétravail… Toutes ces informations très pratiques et très simples à mettre en œuvre seront disponibles début mai.

Faites-vous partie de ceux qui espèrent qu’il y aura une trêve olympique au moment des JO et qu’il n’y aura pas de grève ?

C’est tout l’esprit de la charte sociale, à l’origine : c’est dire que si on fait des jeux économiquement et socialement responsables, normalement, à travers ce dialogue social, à travers cette implication des partenaires sociaux, on arrive à déminer, on peut parler. On arrive à discuter et à se dire à un moment donné « On a un rendez-vous avec la nation, on va être un pays qui sera surveillé de près ». Il ne faut pas oublier qu’à ce moment-là, il y aura deux milliards de téléspectateurs qui regarderont la France. Nous voudrons envoyer une image positive de notre pays. Tout est donc fait pour que nous puissions projeter une image positive et dialoguer avec chacune des parties prenantes.

Et ce dialogue passe par l’aménagement du temps de travail, la mise en place du télétravail, les primes ?

Les primes ont été discutées et les modalités de travail sont discutées dans les entreprises privées. Là où il faut l’aménager, le discuter, voire l’homogénéiser, c’est dans la fonction publique, car il y a différents métiers qui sont concernés, selon que l’on est dans la sécurité, dans le monde hospitalier ou dans la douane, vous n’avez pas le même encadrement. ministère. Il y aura donc une certaine attente d’harmonisation de la part des salariés.