Pascale St-Onge veut une action des provinces pour rendre le sport sécuritaire
(OTTAWA) La ministre fédérale des Sports, Pascale St-Onge, compte exhorter ses homologues provinciaux à intensifier leurs efforts pour enquêter sur les abus dans le sport lorsqu’elle les rencontrera en février à l’Île-du-Prince-Édouard.
L’été dernier, M.moi St-Onge a demandé aux provinces de se joindre au Bureau du commissaire à l’intégrité du sport, afin qu’il puisse traiter les plaintes déposées au niveau provincial, ou de développer leur propre programme similaire. Toutes les provinces s’étaient toutes engagées à le faire, selon le ministre, qui voudra faire un suivi le mois prochain.
« Je vais leur demander quels progrès ont été réalisés, où ils vont, quel est leur calendrier », a-t-elle expliqué mardi à son arrivée au conseil des ministres à la Chambre des communes.
« Il faut le faire le plus tôt possible. Je pense que nous sommes confrontés à un problème urgent, avec des histoires d’abus et de mauvais traitements à tous les niveaux. Cela ne devrait pas être une question de compétence. Tous les athlètes doivent savoir vers qui se tourner lorsqu’ils sont confrontés à ces situations. »
Le Bureau du commissaire à l’intégrité du sport a été créé en juin dernier pour traiter les plaintes et mener des enquêtes concernant les athlètes de niveau national dans les organisations sportives. Mmoi St-Onge a indiqué que toute organisation sportive nationale qui ne se joint pas au conseil d’ici le 1euh April perdra son financement fédéral.
Au 10 janvier, 22 des 64 organisations nationales étaient membres à part entière du Bureau du commissaire à l’intégrité du sport, mais de nombreuses autres ont entamé le processus d’adhésion.
Le bureau fédéral, cependant, est limité aux plaintes et aux enquêtes impliquant des athlètes de niveau national. Cependant, le ministre St-Onge a souligné que la grande majorité des athlètes au Canada s’entraînent à des niveaux non nationaux, y compris des compétitions provinciales, ainsi que dans des écoles secondaires et des clubs communautaires, qui relèvent tous de la compétence provinciale.
Actuellement, seul le Québec dispose d’un système de plaintes au niveau provincial, Sport’Aide, créé en 2014.
Mmoi St-Onge entend donc soulever cette question lors de sa rencontre avec les ministres provinciaux du sport les 17 et 18 février à Charlottetown, où ils seront tous réunis pour les cérémonies d’ouverture des Jeux d’hiver du Canada.
Plaintes à tous les niveaux
Des centaines d’athlètes de plus d’une douzaine de sports se sont manifestés ces dernières années pour accuser des entraîneurs et d’autres membres de fédérations sportives de différents types d’abus.
Dans certains cas, des athlètes ont raconté que leurs agresseurs avaient utilisé le pouvoir dont ils disposaient pour attribuer des places dans des équipes nationales, tandis que d’autres ont signalé des méthodes d’entraînement abusives et des agressions sexuelles.
Certaines préoccupations ont également été soulevées concernant le manque de partage de données entre les provinces, ce qui aurait permis aux entraîneurs accusés d’abus dans une province de simplement déménager et de reprendre là où ils se sont arrêtés dans une autre province.
Le Bureau du commissaire à l’intégrité du sport a reçu 24 plaintes au cours de ses trois premiers mois de fonctionnement, mais seulement huit concernaient des organisations qui avaient déjà adhéré au programme.
Puis, entre octobre et décembre, 24 autres plaintes ont été déposées, et 18 provenaient d’athlètes dont les organisations avaient rejoint le bureau. Cependant, seulement huit de ces plaintes peuvent faire l’objet d’une enquête, car les autres ne relèvent pas de la compétence du commissaire.
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