Lucile Marbeau, porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), s’est exprimée sur franceinfo suite à l’exhumation de plusieurs centaines de corps dans des fosses communes d’un hôpital de Gaza.
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« Personne ne devrait être jeté dans des fosses communes », s’est indignée jeudi 25 avril sur franceinfo Lucile Marbeau, porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), alors que la Défense civile de Gaza affirmait avoir exhumé depuis samedi 340 corps de personnes tuées et enterrées, selon elle, par les forces israéliennes. dans des fosses communes à l’hôpital Nasser de Khan Younes. Après cette découverte, la Maison Blanche a exigé mercredi “réponses” autorités israéliennes.
Lucile Marbeau rappelle que « Dans tous les conflits, il existe une obligation de la part des belligérants de gérer les dépouilles mortelles avec dignité et respect ». Dans ces obligations, « il y a le fait de récupérer les corps, de les gérer dignement, mais aussi de tout mettre en œuvre pour les identifier ». Elle juge que dans la bande de Gaza, “Ce n’était pas le cas”.
Le porte-parole du CICR note que « Ce sont des familles qui se déplacent directement pour tenter de voir si leurs proches disparus figurent parmi ces corps ».
“Beaucoup de familles ne peuvent pas faire leur deuil parce qu’elles ne savent pas si leurs proches sont morts ou vivants, s’ils sont sous les décombres, s’ils font partie de tous ces corps retrouvés à l’hôpital.”
Lucile Marbeau, porte-parole du CICRsur franceinfo
À ce jour, le CICR a collecté “plus de 7 000 demandes de recherche de familles palestiniennes”précise le porte-parole. “Mais nous savons, et c’est le cas dans tous les conflits, que ce chiffre est bien plus élevé.” Et à Gaza, qui est « un autre champ de bataille »il est “extrêmement compliqué de pouvoir faire toutes les démarches nécessaires” pour identifier les corps.
Mais le CICR assure qu’il y a « ce qui peut être fait pour garantir un enterrement digne » et la récolte “un minimum d’informations pour pouvoir répondre aux familles qui ne savent toujours pas ce qui est arrivé à leurs proches.”
« La population est à bout de souffle »
Lucile Marbeau s’inquiète également des préparatifs annoncés par Israël en vue d’une offensive terrestre à Rafah. “La perspective est absolument effrayante. Il faut imaginer qu’il y a encore aujourd’hui 1,5 million de personnes qui se retrouvent à Rafah et qui, déjà, manquent d’assistance.” Elle montre le « conditions déplorables » dans lequel ils vivent dans les camps, “en termes d’hygiène”et cela “cherchent des moyens de nourrir leur enfant et de trouver de l’eau potable” ou d’avoir accès à des soins qui sont “extrêmement restreint dans toute la bande de Gaza”.
« La population est à bout de souffle »ajoute Lucile Marbeau. « Et la perspective de nouveaux déplacements est absolument inimaginable. Les organisations humanitaires se retrouveraient absolument incapables de leur assurer le minimum vital.»