Pesticides interdits de vente à Montréal | Entreprises inspectées jusqu’à quatre fois
Pour faire appliquer son nouveau règlement interdisant la vente de pesticides de synthèse sur son territoire, la Ville de Montréal a procédé l’an dernier à plus d’une centaine d’inspections en magasin, données obtenues par La presse. Un règlement en préparation au Québec pourrait étendre une telle interdiction à toute la province.
Au total, 110 inspections ont été effectuées dans les 65 points de vente visés par la réglementation montréalaise entrée en vigueur le 1euh janvier 2022. « Certaines entreprises [ont été] inspecté jusqu’à quatre fois au cours de trois rondes d’inspection », a déclaré la porte-parole de la ville, Kim Nantais, dans un courriel.
Rappelons que lors de la première ronde menée au printemps, 14 des 65 commerces ciblés avaient reçu un avis d’infraction avec un délai de 48 heures pour retirer les produits des tablettes, et avaient ensuite été déclarés conformes.
L’un d’eux pourtant, « récidiviste », a retrouvé la City en revisitant ces 14 points de vente. Il a reçu quatre constats d’infraction. Le nom du commerce et des pesticides en question n’est pas précisé. « L’affaire étant actuellement devant le tribunal municipal, la Ville ne peut faire d’autres commentaires. »
Montréal a été la première municipalité au Québec à interdire la vente de pesticides contenant 36 ingrédients actifs, dont le glyphosate. Cependant, il a fallu du temps pour faire appliquer ses règles. Près de trois mois après son entrée en vigueur, en mars 2022, au moins huit quincailleries avaient encore des produits interdits sur leurs tablettes, et la Ville n’avait encore procédé à aucune inspection, rapporte Radio-Canada.
Pour l’année 2023, la Ville prévoit inspecter à nouveau tous les commerces situés sur son territoire.
Kim Nantais, porte-parole de la Ville de Montréal
Une deuxième municipalité québécoise, Granby, en Estrie, interdira bientôt la vente d’une catégorie de pesticides, ceux à base de glyphosate. Cette interdiction sera en vigueur en juin prochain, a annoncé Granby en janvier1.
Québec veut interdire les ventes partout
Les municipalités pourraient bientôt voir leur tâche simplifiée par Québec. Un cadre provincial visant à interdire plusieurs pesticides en milieu urbain sera en effet présenté d’ici la fin mars. « La prépublication d’un projet de règlement est prévue pour cet hiver », nous a confirmé par courriel le ministère de l’Environnement.
« La vente de ces produits serait interdite dans toutes les communes » et ces interdictions viseraient les services publics ainsi que « les entreprises qui offrent des services d’application de pesticides et les citoyens ».
Les pesticides ciblés ne sont pas précisés, mais ce règlement répond à l’objectif de « tripler le nombre de pesticides interdits en milieu urbain » que le ministère s’était fixé en 2015. Un règlement en ce sens avait d’abord été promis pour 2021.
C’est pourquoi la Ville de Québec n’a pas inclus d’interdiction de vente au détail dans son récent règlement sur les pesticides.2. « Nous nous alignerons sur la nouvelle réglementation provinciale attendue », a déclaré la porte-parole de la Ville, Karine Desbiens.
Trente dénonciations à Montréal
La nouvelle réglementation montréalaise vise également à contrôler les entreprises qui utilisent des pesticides sur le territoire, en les obligeant à obtenir un permis annuel du centre-ville. En 2022, 119 permis ont été accordés. Un peu plus de la moitié sont allés à des entreprises d’extermination et environ un tiers à des services d’horticulture. Les terrains de golf l’ont aussi.
Cependant, l’application de la réglementation reste une responsabilité locale. Or, seulement 3 des 19 arrondissements montréalais ont distribué des avis d’infraction l’an dernier, et 11 de ces 13 avis ont été remis à L’Île-Bizard–Sainte-Geneviève, montrent les données compilées par la Ville-centre. Pierrefonds-Roxboro et Rosemont–La Petite-Patrie ont chacun donné un avis.
C’est aussi l’Île-Bizard–Sainte-Geneviève qui a réalisé le plus d’inspections, 30 sur les 105 réalisées dans l’ensemble de Montréal. » Parmi ceux-ci [105] inspections, 33 ont été réalisées suite à une dénonciation », nous a indiqué la ville centrale.
canada-lapresse