Pierre-Édouard Stérin en « négociations exclusives » avec Daniel Kretinsky

Le groupe CMI France, propriété du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, a annoncé mardi son entrée « négociation exclusive » avec le groupe Otium de Pierre-Édouard Stérin pour la vente de l’hebdomadaire Marianne. « Devenu propriétaire en 2018 du magazine, alors en grande difficulté, le groupe a depuis injecté 20 millions d’euros dans l’entreprise, repositionné le titre »détaille son communiqué, expliquant que « ces efforts doivent être poursuivis et CMI France a décidé de passer le relais ». Les signataires se donnent un mois pour parvenir à un accord final, indique ce communiqué.

Mi-avril, alors que les rumeurs d’une vente du titre se multipliaient, une source proche du dossier indiquait que la ligne « souverainiste radical » défendu par sa directrice éditoriale, Natacha Polony, ne convenait pas au milliardaire tchèque pro-européen. En mars, Natacha Polony a réfuté toute ingérence de l’actionnaire, « particulièrement respectueux » d’après elle.

Maintenir l’identité éditoriale du titre

Selon le communiqué de CMI France, le groupe Otium s’engage à maintenir l’identité éditoriale du titre ainsi qu’à proposer que Natacha Polony continue en tant que directrice éditoriale. Il s’est également engagé à apporter une série de garanties quant à l’indépendance des journalistes de l’hebdomadaire. Catholique et libéral autoproclamé, Pierre-Edouard Stérin a bâti son succès sur la société Smartbox (coffrets cadeaux), avant d’investir dans le site de réservation de restaurants La Fourchette puis de fonder la société d’investissement Otium Capital en 2009.

Créée en 1997 par les journalistes Jean-François Kahn et Maurice Szafran, Marianne dispose de 55 cartes de presse. A l’initiative de la direction éditoriale, une nouvelle formule a été lancée en mars, avec une pagination réduite de moitié et un prix passant de 4,40 euros à 3,50 euros. Ce lancement a été un succès, avec des ventes au numéro en forte hausse et des abonnements papier et numérique recommençant à augmenter, selon CMI France. Avec 129 000 exemplaires vendus en 2023, Marianne voit son tirage baisser de 1,3 % par rapport à 2022. Elle reste derrière ses concurrents Le Point, L’Obs et L’Express. Marianne a perdu 3 millions d’euros l’an dernier, pour 12 millions d’euros de chiffre d’affaires.