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Pierre-Emerick Aubameyang, un talent forgé dans la petite ville de L’Huisserie

Fer de lance de l’attaque marseillaise cette saison, l’attaquant gabonais Pierre-Emerick a remporté, lundi 13 mai 2024, le prix Marc-Vivien Foé pour la deuxième fois de sa carrière, récompensant le meilleur joueur africain du championnat de France. Derrière la carrière déjà chargée de l’attaquant, entre Saint-Etienne, le Borussia Dortmund, Arsenal ou encore le FC Barcelone, se cache la petite ville de L’Huisserie, au sud de Laval, dans l’ouest de la France. C’est sur le terrain du club local que le petit Pierre-Emerick a esquissé ses dribbles, au contact de sa première éducatrice, Clarisse Guinoiseau qui a accepté de revivre pour RFI cette période située au milieu des années 1990, lorsque Pierre-Emerick Aubameyang venait commencer à jouer au football.

La hauteur de l’herbe et la présence importante de mauvaises herbes témoignent de l’usure du terrain, à l’image des cages à la peinture décrépite. C’est pourtant sur cette pelouse qu’en 1995, un jeune garçon tapait ses premiers ballons de club. Marchant d’un pas déterminé, le regard fixe, Clarisse Guinoiseau se souvient de son arrivée : « Il est arrivé à l’âge de six ans », explique-t-elle, lunettes noires fixées sur le nez, avant de compléter : « Il vivait à L’Huisserie, car son père jouait au Stade Lavallois. Il est allé à l’école à proximité, à seulement 20 mètres d’ici et s’est donc inscrit à l’école de football. »


Le terrain de football des débuts de Pierre-Emerick Aubameyang n’est plus utilisé par le club. © Sophiane Amazian / RFI

Nous sommes toujours en contact avec Pierre »

Pierre-Emerick Aubameyang n’est resté que trois ans, entre 1995 et 1998, dans ce petit club à l’ambiance familiale, avant de rejoindre l’équipe de jeunes de Laval. Un premier chapitre qui est important pour le joueur gabonais, toujours lié directement ou indirectement à son ancien club et à Clarisse Guinoiseau. ” Nous sommes toujours en contact avec Pierre, même si les aléas de la vie ont fait qu’on se voit moins, mais là, on se retrouve puisqu’il joue à l’Olympique de Marseille, je suis allé le voir récemment pour son match à Rennes (17 mars 2024, défaite de l’OM 2-0, NDLR). »

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Son transfert dans la cité marseillaise a permis ce rapprochement, ce qui n’a pas déplu à Freddy, fils de Clarisse et membre historique du club de l’Huisserie. Habillé aux couleurs de son club préféré, Freddy n’a pas été associé à Aubameyang au niveau des jeunes, mais a pu l’observer à ses débuts. L’un des lieux marquants de la jeunesse du joueur marseillais, les vestiaires. Situé à quelques dizaines de mètres derrière le terrain, le bâtiment blanc, orné de fresques de football sur sa façade, n’a pas changé d’un seul coup : « Pierre-Emerick venait souvent dans ce vestiaire juste après l’école sans rentrer chez lui. C’était le football, tout le temps », sourit Freddy, heureux de nous faire découvrir les infrastructures du club.


Clarisse Guinoiseau et son fils Freddy, juste devant les vestiaires du club de L’Huisserie. © Sophiane Amazian / RFI

Même lorsqu’il allait chercher le pain, Pierre entrait avec son ballon au pied »

Un gamin fait pour le football et avec des qualités déjà évidentes pour Freddy : « Il était beaucoup trop rapide pour les autres. Malgré le fait qu’il était au-dessus des autres, il avait déjà un état d’esprit impeccable. Il a offert des buts à ses coéquipiers. »

Une rapidité extraordinaire, avec laquelle l’enfant de L’Huisserie a pu travailler sereinement non loin de chez lui, à quelques centaines de mètres du club de football. Pierre-Emerick Aubameyang vivait avec sa mère et ses grands-parents dans une petite maison blanche face à la route. A proximité, un terrain vague avec jeux pour enfants : « Pierre n’avait qu’une vingtaine de mètres à traverser, il y a une grande plaine, il jouait avec ses amis » confie Clarisse Guinoiseau qui se souvient de l’adresse exacte de la famille Crespo, nom de famille de la mère du joueur gabonais. ” Même lorsqu’il allait chercher le pain, Pierre entrait dans la boulangerie avec son ballon au pied. Il s’amusait toujours avec lui. »

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La maison appartient toujours officiellement à la famille du joueur, comme l’indique le nom « Crespo » sur la boîte aux lettres. L’ancienne employée de l’école de football, accoudée près du petit portail blanc de la maison, garde de très bons souvenirs de sa famille : « Son grand-père venait à tous les entraînements, c’était un fidèle supporter. Sa grand-mère est venue, sa mère aussi. Son père était là aussi à plusieurs reprises. Il était bien soutenu par sa famille. »


La maison qu’occupait Pierre-Emerick lorsqu’il était jeune appartient toujours à la famille. © Sophiane Amazian / RFI

Il n’a pas changé, il est le même avec son large sourire et sa simplicité »

Clarisse Guinoiseau et son fils Freddy ne ménagent aucun effort pour mettre en valeur l’enfance de leur favori. L’éducateur vit désormais en Bretagne, mais n’hésite pas à revenir de temps en temps à L’Huisserie pour témoigner : « C’est pour Pierre que je le fais », explique-t-elle avec une certaine émotion dans la voix. “ Il n’a pas changé, il est le même avec son large sourire et sa simplicité. C’est beaucoup d’émotion, car il aurait pu vivre sa vie tout seul. Il est tellement attaché à la Mayenne, à L’Huisserie et à Laval qu’il y revient souvent. Honnêtement, c’est que du bonheur ! », conclut Clarisse Guinoiseau, les yeux brillants.

Incontournable quand il arrive en ville avec sa voiture » qui sort de l’ordinaire et qui fait beaucoup de bruit » plaisante Freddy, tout sourire, Pierre-Emerick Aubameyang s’implique pleinement au niveau local. Parrain de l’équipe de futsal de Laval, championne de France en titre, le Gabonais peut se targuer d’avoir un gymnase portant son nom depuis 2017. Du côté de l’Huisserie, l’attaquant de l’OM a récemment envoyé un maillot dédicacé pour la tombola annuelle du club. Peut-être en attendre plus ? ” C’est une légende de notre club, tous les petits et grands le connaissent. Ce serait bien qu’il joue avec les enfants », imagine Freddy, regardant en direction de sa mère. “ On est toujours là, le club n’a pas changé donc s’il vient nous dire bonjour, ça nous fera vraiment plaisir ! »

Fleur

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