Batters a souligné le discours de Poilievre au congrès, dans lequel il a conclu sur l’image d’un jeune couple savourant une maison qu’ils pouvaient se permettre, l’un d’eux tenant un salaire durement gagné par une chaude nuit d’été.
« Il évoquait cette imagerie de quelque chose à laquelle il fallait aspirer, quelque chose à regarder avec nostalgie », explique Batters. « S’il avait prononcé cette partie de son discours il y a plusieurs années, quelqu’un aurait pensé : « Pourquoi parlez-vous de cela ? Ce n’est pas grave.' »
En 2015, le prix moyen d’une maison au Canada était de 413 000 $ CA. L’Association canadienne de l’immeuble a signalé un pic massif au milieu de la pandémie, dépassant les 800 000 $ CA, avant de chuter progressivement à 668 000 $ CA en juillet.
La solution de Poilievre en matière de logement : combattre les villes qui ne construisent pas de logements.
Il promet d’obliger les municipalités à augmenter la construction de logements de 15 pour cent par an sous peine de sanctions, y compris la retenue du financement fédéral. Il augmenterait également le financement des villes qui dépassent leurs objectifs. Poilievre affirme que son gouvernement entendrait les plaintes des résidents concernant les villes qui se livrent à un « NIMBYisme flagrant » qui limite l’offre.
« Lorsque les plaintes sont fondées, nous retiendrons les fonds consacrés aux infrastructures jusqu’à ce que les municipalités éliminent le blocage et autorisent la construction de logements », a-t-il déclaré.
Les conservateurs accorderaient un financement fédéral aux villes qui « autorisent au préalable les permis de construire pour des logements à haute densité et des emplois sur tous les terrains disponibles autour des gares de transport en commun ». Ils promettent de vendre 15 pour cent des plus de 30 000 édifices fédéraux appartenant à Ottawa.
Il a trouvé une influence particulière en se concentrant sur l’anxiété du public qui s’est accrue à mesure que la demande de logements a dépassé l’offre et que les taux d’intérêt ont fortement grimpé, excluant les acheteurs potentiels et mettant à rude épreuve les budgets familiaux dans un pays où la plupart des prêts hypothécaires comportent des taux qui s’ajustent de temps en temps. années.
Un relooking estival qui a gagné du terrain
Pendant la majeure partie de ses 19 années en tant que politicien élu, Poilievre a été l’image de la confrontation à la Chambre des communes – un chien d’attaque dont le penchant pour les remarques agressives l’a parfois mis dans l’eau chaude.
En 2008, Poilievre s’est excusé d’avoir remis en question l’éthique de travail des peuples autochtones sur une station de radio parlée à Ottawa. Cet été, il s’est excusé auprès d’une femme dont il a qualifié la maison de « petite cabane » alors qu’il dénonçait la flambée des prix de l’immobilier.
Cette réputation avait besoin d’être massacrée.
Les conservateurs ont lancé une campagne publicitaire estivale de 3 millions de dollars, une somme importante dans la politique canadienne, destinée à adoucir son image de père de famille.
Il a également arrêté de porter des lunettes en public, affirmant que sa femme préférait ce nouveau look.
Les publicités, au moins, semblent porter leurs fruits. Les cotes de popularité de Poilievre sont positives pour la première fois depuis qu’il s’est lancé dans la course à la direction de son parti en 2022.
Les conservateurs ont récemment rompu une égalité statistique qui durait depuis un an avec les libéraux, en prenant une avance à deux chiffres dans les sondages successifs publiés par les principales sociétés de sondage.
Poilievre a lutté contre les cotes de préférence personnelle négatives pendant plus d’un an, selon Abacus Data. En septembre, il avait inversé le scénario. Pour la première fois, davantage de personnes interrogées sur Abacus ont eu une impression positive plutôt que négative.
Le PDG d’Abacus, David Coletto, a déclaré à POLITICO que les mauvaises nouvelles pour les libéraux se préparaient depuis environ un an. « Ce n’est pas un phénomène nouveau. Ce n’est pas un changement soudain », dit-il. « Nous avons vu ces indicateurs avancés sous-jacents nous indiquer que quelque chose se formait contre le gouvernement. »
Dans le sondage le plus récent d’Abacus, seuls 27 pour cent des électeurs avaient une impression positive du Premier ministre. Plus des quatre cinquièmes estiment qu’il est temps de changer de gouvernement, même si un tiers d’entre eux ne voient pas de bonne alternative en matière de gouvernement.
Les conservateurs détiennent une large avance – 41 pour cent des voix, contre 26 pour cent pour les libéraux et 18 pour cent pour le NPD.
Certains délégués au congrès ont douté de la fiabilité des sondages d’été, alors que la plupart des Canadiens ne pensent pas à la politique. Coletto insiste sur le fait que la position de Poilievre est légitime.
La paix dans les rangs (surtout)
Cet élan positif a produit plus d’unité parmi les conservateurs que jamais depuis que Stephen Harper, le chef fondateur bien-aimé du parti, a forgé pour la dernière fois une coalition électorale conservatrice gagnante en 2011.
Une grande tente de conservateurs s’est rassemblée au congrès politique à Québec. Roman Baber, un ancien politicien provincial qui a été expulsé du caucus du premier ministre Doug Ford pour s’être opposé aux confinements liés au Covid, parcourait les couloirs. De nombreux militants du Parti progressiste-conservateur de Ford ont fait de même, malgré les rumeurs de discorde entre les clans provincial et fédéral.
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