Ce n’est pas tous les jours qu’une bonne idée surgit. Le matin du 11 mars 2010, Jay Byrne a envoyé un courriel à l’un de ses contacts réguliers, Bruce Chassy, professeur de nutrition à l’Université de l’Illinois et principal défenseur biotechnologies. Ancien directeur de la communication de Monsanto et patron d’une petite société de relations publiques appelée « v-Fluence », M. Byrne présente à son correspondant un “un bien meilleur concept” comme les idées qui circulent alors pour défendre, dans le débat public, les intérêts de l’agro-industrie.
“Je suis en train de dresser une liste d'”opportunités”, avec des cibles comme Vandana Shiva (Militant environnemental indien), Andrew Kimbrell (avocat et militant pour une alimentation saine) et Ronnie Cummins (défenseur de l’agriculture biologique), écrit M. Byrne. Et des organisations comme Greenpeace, le Sierra Club (association de défense de l’environnement) (…)ou du contenu comme Alimentation, Inc. (documentaire critique sur l’agro-industrie), Le Monde selon Monsanto (livre, La Découverte, en 2008, et film de la journaliste Marie-Monique Robin), En défense de la nourriture (livre de Michael Pollan, non traduit). » M. Byrne souhaite, explique-t-il en substance, relancer un vieux projet qu’il avait développé pour Monsanto. Un système « qui recense tous les sujets d’attaques contre les biotechnologies agricoles, les auteurs de ces attaques et les éléments de réponse disponibles ». “Toutes ces personnes, organisations, éléments de contenu et domaines thématiques valent de l’argent pour tout un groupe d’entreprises bien nanties.”souhaite la bienvenue à M. Byrne par avance.
Obtenu grâce au Freedom of Information Act des États-Unis, cet e-mail de 2010 est le premier document écrit connu d’un projet de plateforme en ligne destiné à influencer le débat public sur les pesticides et les organismes génétiquement modifiés (OGM). Elle fut baptisée « Bonus Eventus », personnification divine de l’agriculture chez les Romains, et dont la traduction est plus ou moins « issue favorable ». Dans ses échanges avec ses clients, v-Fluence promet désormais l’accès à ce “base de données exclusif “construit autour d’un « réseau social privé » réunissant des centaines d’experts, consultants et cadres de l’industrie chimique, tous engagés pour la cause des pesticides et des biotechnologies. Et chacun bénéficie ainsi d’un accès à une vaste base documentaire, avec des dossiers détaillés sur des personnalités « critiques », et des fiches thématiques remplies d’éléments de langage préfabriqués.
Il vous reste 85,8% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.
Hôtels, restaurants, compagnies aériennes… Ces dernières années, les espaces interdits aux enfants se sont multipliés un peu partout sur la…
Le père Pierre et Robert Buron, alors ministre des Finances, à la première communauté Emmaüs, à Neuilly-Plaisance (Seine-Saint-Denis), en janvier…
Cela s'appelle revenir de loin. A partir d'une graine millénaire trouvée dans une grotte du désert de Judée, en Cisjordanie,…
Le 4ème tour de Coupe de France se jouera ce samedi 28 et dimanche 29 septembre 2024. En Normandie, le…
Pour célébrer le centenaire du surréalisme, environ 500 œuvres sont exposées, dont près de la moitié sont inédites ou peu…
Vidéos AFP - FranceFrappes israéliennes au Liban, avant le discours de Netanyahu à l'ONUIsraël a mené vendredi de nouvelles frappes…