LLa synthèse des études scientifiques est très claire : respecter l’accord de Paris sur le climat de 2015 et atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 (« net zéro ») nécessitent de laisser la majorité des énergies fossiles dans le sol et de ne plus ouvrir de nouveaux gisements en dehors de ceux déjà en exploitation. .
Ce constat est partagé par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le Groupe de haut niveau des Nations Unies et le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Pour le secteur pétrolier et gazier, cela signifie arrêter l’exploration et l’extraction de nouveaux gisements ainsi que le développement de nouvelles infrastructures de gaz naturel liquéfié (GNL) et réduire progressivement la production pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
Ces deux corollaires impliquent une action urgente sur l’offre d’hydrocarbures, levier essentiel à activer parallèlement à la réduction de la demande. Il ne s’agit pas de fermer du jour au lendemain toutes les infrastructures fossiles, mais plutôt de prendre acte des transformations rapides et profondes qu’exige la transition.
Pour la réallocation du capital vers la transition écologique
Tout retard réduit considérablement les chances d’éviter les conséquences les plus graves du changement climatique et, au contraire, augmente massivement les dommages humains, ainsi que les dommages économiques et financiers qui y sont associés. La seule transformation juste et viable est celle qui garantit la réallocation du capital vers la transition écologique (énergies renouvelables, rénovation efficace et globale du parc immobilier et des structures de l’environnement urbain, équipements de pompes à chaleur, batteries permettant le stockage, économie circulaire, etc. .) et empêche que de nouveaux investissements soient bloqués dans de nouveaux gisements de pétrole et de gaz.
De tels projets sont non seulement essentiels pour notre avenir climatique, mais ils sont également confrontés à des risques commerciaux et financiers majeurs : rentabilité moindre, fermeture anticipée, actifs bloqués. Selon l’AIE, les revenus pétroliers et gaziers des principales économies productrices pourraient chuter de 90 % d’ici 2050 dans un scénario de 1,5°C.
Ce projet pèse tout autant sur les pays en développement qui sont appelés à devenir de nouveaux grands producteurs d’hydrocarbures, et qui pourraient ne générer aucun revenu réel. La valeur marchande des sociétés pétrolières et gazières elles-mêmes diminuerait de 60 % si des efforts étaient faits pour limiter le réchauffement à 1,5°C.
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