Plusieurs centaines de personnes lui ont rendu hommage lors d’une marche silencieuse

Un ultime hommage. Plusieurs centaines de personnes sont venues participer ce dimanche 15 septembre à Grenoble à une marche silencieuse en hommage à Lilian Dejean, un employé municipal tué par balle il y a tout juste une semaine.

La marche a été organisée par la famille, avec en tête de cortège les deux frères de Lilian Dejean. L’un des frères, Jean-Marc, a pris la parole avant le début de la marche, hors champ, à sa demande. Profondément ému, il a remercié les personnes présentes et appelé à ce que ce moment se déroule « dans la bienveillance et la sérénité ».

Lilian Dejean étant employé au service de propreté de la ville, les organisateurs ont souhaité que la marche soit axée sur l’hygiène, en appelant les personnes présentes à ramasser leurs déchets. Des sacs poubelles, des gants et des pinces ont été distribués aux participants.

« Abattu comme un animal »

La marche est partie du boulevard Jean Pain, où a eu lieu le drame, pour rejoindre le quartier où Lilian Dejean a grandi, le village olympique, au sud de Grenoble, en faisant un détour par les bureaux de propreté urbaine où il travaillait, où des roses rouges ont été déposées.

Le maire écologiste Éric Piolle était notamment présent à ce rassemblement. « C’était quelqu’un d’investi dans la mairie de Grenoble. Il a mis en place la propreté urbaine, il était investi dans les syndicats. C’était un pilier de la mairie », a-t-il déclaré à l’Agence France-Presse.

Des proches, mais aussi des personnes sans lien avec Lilian Dejean, touchées par ce qui lui est arrivé, étaient également sur place. « Je suis dévastée par ce décès », confie l’une d’elles à notre micro. « Ça pourrait être mon enfant », ajoute une autre, la voix tremblante.

Une autre femme, appelée Evelyne Clavel, âgée de 73 ans, s’indigne de ce “crime”. “Parce que la personne vient travailler, (elle) est abattue comme un animal”, dénonce-t-elle auprès de l’AFP.

Le suspect est activement recherché

Lilian Dejean, un père de famille de 49 ans, a été blessé par balle au thorax tôt le 8 septembre alors qu’il tentait d’empêcher un homme qui avait provoqué un accident de la circulation de prendre la fuite. Il est décédé peu après à l’hôpital.

Sa mort a suscité une immense émotion parmi ses collègues et les habitants du quartier, qui lui ont rendu un vibrant hommage dès le lendemain du meurtre.

L’auteur présumé de la fusillade est actuellement recherché. Le suspect est connu de la justice notamment pour “vols, violences et trafic de stupéfiants” et pour avoir tabassé, avec cinq codétenus, un autre détenu de la maison d’arrêt de Varces (Isère) en juin 2023.

Jugé en août 2023 pour ces violences, il a été condamné à quatre mois de prison avec interdiction de détenir une arme pendant cinq ans. Une semaine après son retour en prison, il était impliqué dans de nouvelles violences pour lesquelles il devait être jugé le 3 octobre.

Une information judiciaire a été ouverte pour « meurtre sur personne chargée d’une mission de service public », « blessures involontaires » « aggravées par vitesse et délit de fuite » et « détention d’armes de catégorie B ».

Article original publié sur BFMTV.com