Les surfaces bio ont plus que doublé

La plus récente version de la politique bioalimentaire du Québec a été adoptée en 2018. L’une des sept cibles visait à doubler les superficies cultivées en bio, c’est-à-dire sans pesticides ni engrais chimiques, d’ici 2025. L’objectif était de les faire passer de 49 000 hectares à 98 000 hectares. en 2025. L’objectif a été atteint en 2019. Bilan 2022 : 121 000 hectares de champs bio. Mais ces gains pourraient être fragiles. « Les signaux reçus de l’industrie montrent une baisse de la demande de produits biologiques attribuable à l’inflation et à l’incertitude économique », prévient une analyse publiée vendredi par le MAPAQ. « Ce problème […] conduit à une incertitude quant au maintien de certaines zones. »
Plus de produits québécois au menu

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La reprise du secteur de la restauration a fait augmenter la part des aliments québécois dans nos assiettes.
La reprise du secteur de la restauration a augmenté le contenu québécois de nos aliments. C’est ce que révèle le dernier « BioClip » du MAPAQ, une analyse hebdomadaire publiée par le gouvernement sur divers sujets agroalimentaires. La cible 2025 visait à faire passer le contenu québécois des produits bioalimentaires achetés au Québec de 24 milliards en 2016 à 34 milliards en 2025, un seuil atteint l’an dernier. Levée des mesures sanitaires, retour des touristes, retour au travail en présentiel : « La forte hausse du contenu québécois en 2022 est attribuable notamment à une croissance de 13 % de la demande alimentaire, soutenue par une hausse de la consommation dans le secteur alimentaire . restauration », peut-on lire.
Eco-certifications : le crabe toujours en eaux troubles

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Le crabe des neiges représentait 22 % du volume des produits aquatiques québécois en 2022.
Les gains sont plus lents pour les produits pêchés de manière durable. En 2022, 55 % des volumes de produits aquatiques pêchés au Québec étaient écocertifiés. Or, l’objectif de la politique bioalimentaire était de les faire passer de 52 % en 2016 à 70 % en 2025. En 2018, la pêche au crabe des neiges dans le golfe du Saint-Laurent a vu sa certification suspendue de l’organisme Marine Stewardship Council pour cause de droit. les mortalités de baleines, qui se sont produites après des collisions avec des bateaux ou des enchevêtrements avec des engins de pêche. Le crabe des neiges représentait 22 % du volume des produits aquatiques québécois en 2022. « L’industrie réalise différents travaux qui permettront de déposer une nouvelle demande d’écocertification », note le MAPAQ.
Des investissements au-delà des prévisions

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En 2022, les investissements totaux dans les entreprises agricoles, aquacoles et de transformation alimentaire avoisinent les 14 milliards de dollars.
D’ici 2025, la politique bioalimentaire visait à ce que les investissements totaux dans les entreprises agricoles, aquacoles et agroalimentaires atteignent 15 milliards. En 2022, ils frôlent les 14 milliards. « Au rythme actuel, tout indique que l’objectif de 2025 sera atteint et même dépassé en 2023. Au cours de la période 2019-2022, la valeur annuelle moyenne des investissements s’est établie à 2,3. [milliards]ce qui représente une augmentation de 61% par rapport à la période 2016-2018 (1,5 [milliard] par an) », peut-on lire dans le « BioClip ». La hausse des investissements est attribuable aux taux d’intérêt bas enregistrés jusqu’à mi-2022 et à « la volonté des entreprises d’augmenter leur production ainsi que leur productivité et de se moderniser ».
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