Alors que Michel Barnier a proposé ce jeudi 19 septembre les noms de 38 ministres à Emmanuel Macron, une figure de la droite a rappelé que le nouveau Premier ministre aura du mal à mener “quelques programmes que ce soit” durant son passage à Matingon.
Sur BFMTV, Henri Guaino, ancien député LR et conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, a jugé que le gouvernement composé de Michel Barnier “n’a aucune légitimité démocratique”.
« C’est la première fois dans l’histoire de notre République qu’un gouvernement n’a aucune légitimité démocratique. C’est-à-dire qu’il n’a reçu aucun mandat pour mettre en œuvre un quelconque programme », a-t-il déclaré.
« Pour que cela fonctionne, il faut que les partis et les ministres comprennent que ce gouvernement n’est pas comme les autres », plaide Henri Guaino, qui trouve « absurde » le terme de « cohabitation » pour décrire la situation politique depuis le second tour des législatives.
“Lors d’une cohabitation, le pouvoir passe en partie de l’Élysée à Matignon car la majorité présidentielle disparaît et est remplacée par une majorité du Premier ministre. Ce n’est pas le cas ici. Si Michel Barnier est là, “c’est simplement parce que le président de la République a décidé de le mettre à Matignon”, explique Henri Guaino.
L’ancien député LR souligne que le nouveau chef du gouvernement “ne bénéficie d’aucun soutien inconditionnel d’aucun parti” à l’Assemblée nationale. Et c’est cette absence de “soutien inconditionnel” qui peut expliquer que la liste des 38 ministres ait été établie deux semaines après l’arrivée de Michel Barnier à Matingon. Chaque composante de l’alliance entre LR et le bloc présidentiel a tenté de faire monter les enchères, tant sur les positions que sur le fond.
Un accord semble avoir été trouvé ce jeudi 19 septembre. Michel Barnier s’est rendu dans la soirée à l’Élysée pour une discussion qualifiée de “constructive” avec Emmanuel Macron, selon Matignon, qui a précisé que le nouveau gouvernement “respecte les équilibres”.
“Il sera présenté avant dimanche, à la lumière des contrôles éthiques habituels”, a ajouté la Primature.
Le chef de file des députés Les Républicains (LR), Laurent Wauquiez, a pris sur lui d’annoncer à ses troupes qu’il avait refusé le portefeuille des Finances et ne serait donc pas dans le gouvernement Barnier. En revanche, son homologue au Sénat, Bruno Retailleau, a été proposé pour le ministère de l’Intérieur.
Côté macroniste, le ministre MoDem démissionnaire des Affaires européennes Jean-Noël Barrot est pressenti aux Affaires étrangères, tandis que le ministre des Armées Sébastien Lecornu devrait être reconduit, selon nos informations.
Article original publié sur BFMTV.com
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