pour Jean Viard “Ce qui va être compliqué, c’est d’entretenir l’engouement pour les Jeux Paralympiques, il ne faut pas oublier cette fin, en France”

La France se met-elle en mode Jeux Olympiques ou pas ? Une question de société du moment, un peu provocante, car on n’est pas vraiment dans le tourbillon. Et puis, il y a encore beaucoup de critiques. Mais quand même, il y a cette grande fête qui a eu lieu tout ce week-end à Marseille, pour préparer l’arrivée de la flamme olympique le 8 mai à bord du Belem, voilier mythique. Et puis, elle circulera dans tout le pays, cette flamme olympique.

franceinfo : Sentez-vous l’enthousiasme monter, est-il là, est-ce qu’il commence ?

Jean Viard : Dans mon village, les choses restent calmes. Mais le spectacle, même à Olympie, de toutes ces jeunes femmes avec la flamme, un peu dans la tradition grecque antique, puis ce voyage en bateau, même moi je l’ai regardé, donc à un moment donné, c’est aussi un lien entre l’ancien La culture grecque, qui est après tout notre grande racine démocratique, puis le monde moderne. Je pense que petit à petit, ça va se construire, petit à petit, ça va prendre de l’importance. Alors bien sûr, on va en parler, mais ça va être des spectacles parfois magnifiques.

Et si l’inauguration a lieu comme prévu sur la Seine, ce sera splendide pour Paris et pour la France. Il y aura entre 2 et 3 milliards de personnes qui regarderont, c’est à dire que c’est le plus grand événement mondial, tous les quatre ans, il y a beaucoup plus de monde que pour une Coupe du monde de football ou autre.

C’est donc un événement tellement puissant que je pense que nous allons y entrer petit à petit, et puis au moment où cela se produira, tout le monde voudra être parfait. Parce qu’à un moment donné, et c’est là quand même, les nations existent, l’unité nationale existe, personne ne voudra, si je puis me permettre, « foutre le bordel » à l’image de l’identité nationale.

Donc plutôt confiant dans l’idée d’un enthousiasme qui va croître. A cet égard, la flamme qui arrive le 8 mai, qui a quitté Olympie et qui sillonnera le pays, rapprochera-t-elle les Français des JO avec une proximité concrète ?

Ce chemin de la flamme, localement, est toujours un événement accueillant. J’ai vu, à un endroit, qu’on avait un monsieur qui avait 100 ans, on avait des grands champions, des champions, des gens défavorisés, donc à un moment donné, c’est une histoire collective positive, dans une société qui est en proie depuis un certain temps. année par les problèmes d’immigration, de violence des jeunes, problèmes qui constituent 90% de la construction politique.

Cela nous ramène donc à une société de fraternité qui est fondamentalement la société française. La société française est une société apaisée, un peu inquiète pour son avenir, on peut le dire, mais qui n’est pas cette société de guerre civile qu’on prétend avoir à longueur de journée. Et donc là, on a un moment qui je dirais est plus proche du quotidien des gens, que des gens violents.

Il y a une violence horrible, je ne veux pas la nier, mais elle est extrêmement minoritaire. Et je pense que c’est ce côté-là qui sera maître. Je pense qu’au fur et à mesure que la flamme progresse, petit à petit nous nous préparerons. Ce qui sera compliqué, c’est de maintenir l’enthousiasme pour les Jeux Paralympiques. Il ne faut pas oublier cette fin en France, qui est un pays qui, au fond, ne fait pas beaucoup de place aux gens différents, comme on dit aujourd’hui.

Une enquête intéressante, sondage Ipsos, publiée il y a quelques jours nous apprend qu’1 Français sur 2 se dit confiant quant à l’organisation de ces Jeux. C’est la question du moment, plutôt que de se demander si ça va être un grand événement ?

C’est à dire que ce qu’on a vu depuis un an, c’est bien plus les crises de la société française dans les discours négatifs, les angoisses, ça ne va pas marcher, etc. Alors que pour l’instant on est plus ou moins dans les limites du budget, il peut y avoir des points de friction. Moi, le grand discours sur les bouchons, excusez-moi, l’été à Paris, il n’y a pas grand monde. Alors, à un moment donné, on a cette espèce de logorrhée négative qui écrase la société française.

Je pense que nous allons progressivement en sortir. Espérons que tout se passe bien. Après évidemment, il y a les règles de sécurité, il y a tous ces éléments. Puis, à partir d’un certain point, le vrai sujet, c’est combien de médailles la France aura.