La France devrait avoir un gouvernement “avant dimanche”Matignon l’a annoncé jeudi 19 septembre au soir, après avoir remis une liste de 38 ministres au chef de l’Etat. Il aura donc fallu pas moins de onze semaines, depuis le second tour des législatives anticipées du 7 juillet, pour que les partis politiques trouvent une solution – au moins provisoire – à la crise politique déclenchée par l’absence de majorité à l’Assemblée nationale.
La proximité de l’élection présidentielle a largement contribué à retarder cette issue, chacun ayant déjà en tête la prochaine « mère de toutes les batailles ». A cet égard, il est frappant de constater qu’aucun des quatre prétendants à l’élection présidentielle de 2027 issus de la future coalition gouvernementale ne devrait figurer dans le gouvernement de Michel Barnier, selon les premières informations diffusées jeudi soir.
Le président du groupe de députés Les Républicains à l’Assemblée nationale, Laurent Wauquiez, longtemps hostile à toute coalition avec les macronistes, a fini ces derniers jours par envisager de participer au gouvernement Barnier, à condition d’avoir le ministère de l’Intérieur. Dans les fonctions régaliennes, l’ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, écarté du gouvernement depuis 2012, aurait pu asseoir son autorité, dans la perspective d’un duel avec Marine Le Pen, la cheffe du Rassemblement national (RN). Mais le Premier ministre lui a proposé Bercy, où des décisions impopulaires devront être prises à l’automne. Le chef de file de la droite républicaine a préféré rester à l’Assemblée.
Au-dessus de la mêlée
Même choix pour Gabriel Attal. Après une brève expérience à Matignon, l’ancien Premier ministre a choisi de revenir à l’Assemblée nationale au lendemain de la défaite du camp présidentiel aux législatives. Lui aussi a exclu de participer au gouvernement Barnier, dont la durée de vie est très incertaine, préférant être élu à la tête du groupe macroniste à l’Assemblée. Il s’érige en adversaire du Premier ministre, alors même que son groupe est la principale composante de la coalition gouvernementale.
Gérald Darmanin, lui, convoitait le Quai d’Orsay. Un poste stratégique pour un candidat à l’Elysée, qui permet de prendre du recul. Mais il semble que Michel Barnier ne l’ait pas offert au ministre de l’Intérieur démissionnaire. Redevenu député Renaissance du Nord, M. Darmanin n’a désormais d’autre choix, pour exister, que de jouer les rabat-joie. Ce qu’il a entrepris mardi matin, en dénonçant les projets de hausse d’impôts de Michel Barnier.
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