Pour les Girondins de Bordeaux, une quittance à confirmer après le passage devant le tribunal de commerce

SSoulagés, pas totalement libérés. Le président-propriétaire des Girondins de Bordeaux Gérard Lopez et les administrateurs ont quitté le tribunal de commerce ce mardi soir sans un mot, interpellés seulement par un supporter. Ils ont évité le pire – la liquidation judiciaire immédiate – mais ils reviendront bientôt : devant une dizaine de journalistes, autorisés à assister seulement à l’annonce du délibéré, le juge les a de nouveau convoqués, le 29 octobre, pour un prochain rapport d’étape.

Placée en procédure de redressement judiciaire le 30 juillet, l’entreprise des Girondins a présenté pendant près d’une heure et demie son plan budgétaire pour les mois à venir, recalibré suite à la relégation en N2 notamment. En jeu : prouver sa capacité à poursuivre et financer l’activité jusqu’au 30 janvier, fin de la période d’observation de 6 mois (renouvelable 6 mois supplémentaires) durant laquelle les dettes antérieures sont gelées, renégociées et à l’issue de laquelle un plan de continuation doit être présenté et validé.

Le tribunal lui a donné raison, du moins à court terme. Il veut faire un nouveau rapport d’étape dans cinq semaines, avec un budget encore peaufiné et finalisé, après notamment le plan social, dont le premier volet doit être mis en œuvre d’ici le 1er octobre. Gérard Lopez s’est lui-même engagé oralement à apporter une nouvelle contribution financière pour couvrir d’éventuels surcoûts par rapport aux prévisions.

Des changements à venir

Les cinq prochaines semaines ne seront pas anodines. Elles seront celles où le club, sous le contrôle des administrateurs judiciaires (co-gérant) et du syndic (représentant les créanciers), va changer définitivement la taille de sa structure. Il va passer de près de 100 salariés hors sportifs à « une douzaine ou une quinzaine » selon Gérard Lopez (une douzaine selon d’autres sources), dégraisser les effectifs (entraîneurs de formation, médicaux), mettre en place le nouvel organigramme avec les contractualisations des nouveaux joueurs encore attendues, des nouvelles arrivées en direct et des prestataires. Les entraîneurs de l’équipe de National 2 Bruno Irles et Dado Prso restent ainsi à ce jour sous contrats d’un mois et sous licence de manager pour des raisons juridiques ; John Williams, en charge du recrutement, n’a pas de statut connu.

Les abonnements sont lancés ce mercredi, les premiers matchs joués au Matmut Atlantique (samedi contre Châteaubriant, 19 octobre contre Avranches) nous en diront plus sur la mobilisation du public et les recettes attendues.

Après l’accord avec SBA sur l’utilisation du stade, les Girondins vont aussi se retrouver avec le problème de la plaine du Haillan (loyer, entretien). Et le conseil métropolitain doit se prononcer, fin septembre, sur l’abandon des dettes liées au loyer du stade et sur la garantie apportée en 2021 par Jogo Bonito, la société de Gérard Lopez.

Ces éléments précisés devraient alimenter la prochaine audience avec toujours, en cas de dérive, l’épée de Damoclès de la liquidation. En attendant, la saison sportive va pouvoir se poursuivre normalement. Nouveaux relais du président sur le devant de la scène, Arnaud de Carli, Guy Cotret, Karim Saada étaient présents à ses côtés, comme le toujours directeur général Thomas Jacquemier. Ils devront reconstruire les fondations du nouvel « ogre » de la N2, avec son budget de 7 à 8 millions d’euros. La route est encore longue.