ENTRETIEN – Pour le professeur du Collège de France, la France peut rattraper son retard dans ce domaine car elle dispose de sérieux atouts.
Le FIGARO.- À 0,2 % au premier trimestre, la croissance française est très atone. Comment tu l’expliques ?
Philippe AGHION.- Tout d’abord, je crois, c’est l’impact de la baisse du chômage et de l’augmentation du taux de rétention de la main-d’œuvre. En moyenne, les nouveaux arrivants sur le marché du travail ne sont pas aussi productifs que ceux déjà employés. La situation macroéconomique a également joué un rôle, avec la hausse des taux d’intérêt et la hausse des prix de l’énergie.
La déconnexion avec les États-Unis s’accentue…
Les Américains partaient d’un niveau d’emploi plus élevé et n’étaient donc pas soumis à une augmentation similaire de leur taux d’emploi. De plus, ils ont moins souffert que nous de la hausse des prix de l’énergie et surtout ils ont stimulé leur économie avec l’Inflation Reduction Act (IRA). Pour lutter contre l’inflation, qui résulte d’une augmentation de la demande par rapport à l’offre de biens et de services, vous pouvez réduire la demande grâce à un…