Pourparlers « très constructifs » entre l’UE et le Royaume-Uni sur l’Irlande du Nord

Progrès sur la délicate question de l’Irlande du Nord. Les discussions entre le Royaume-Uni et l’Union européenne sur les contrôles post-Brexit ont été « très constructives », a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, mercredi 1er février.

« Nos équipes travaillent ensemble pour trouver des solutions et proposer un cadre commun (…) Les négociations vont se poursuivre jusqu’au bout, jusqu’au moment où vous savez quel est le résultat final et que vous signez, mais les discussions sont très constructives, », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse à Bruxelles.

La cheffe de l’exécutif européen a assuré qu’elle entretenait « d’excellentes relations » avec le Premier ministre britannique Rishi Sunak, qui a pris ses fonctions en octobre. « Nos équipes travaillent ensemble pour trouver des solutions. »

Cependant, « aucun accord n’a été trouvé » à ce stade, a prévenu un porte-parole de Rishi Sunak, qualifiant de « spéculatives » des informations de la presse britannique faisant état d’une conclusion proche des pourparlers.

« Il y a encore beaucoup de travail dans tous les domaines et des écarts importants subsistent entre nos positions », a-t-il insisté.

Négocié en même temps que le traité du Brexit, le protocole nord-irlandais maintient de fait l’Irlande du Nord, qui possède la seule frontière terrestre britannique avec l’UE, dans le marché unique européen.

Le texte vise à la fois à préserver l’accord de paix de 1998, qui a mis fin à trois décennies de conflit sanglant sur l’île, en évitant le retour d’une frontière douanière dure entre la République d’Irlande (membre de l’UE) et la province britannique d’Irlande du Nord, tout en protéger l’intégrité du marché unique européen.

Boycott des institutions locales par les unionistes

Mais les unionistes nord-irlandais considèrent les contrôles douaniers sur les marchandises en provenance de Grande-Bretagne comme une menace pour la place de l’Irlande du Nord au sein du Royaume-Uni, et boycottent donc les institutions locales, exigeant de profonds changements de protocole.

Cependant, le texte n’a jamais été pleinement mis en œuvre car des délais de grâce de contrôle ont été introduits et prolongés pour des produits tels que la viande non congelée ou les médicaments, de sorte que sa pleine application suggère que les difficultés vont s’aggraver.

Londres, qui reproche aux Européens de refuser de renégocier le texte et les accuse de manquer de souplesse, a décidé de légiférer pour inverser unilatéralement les dispositions douanières du texte, tandis que Bruxelles réclame son application pour protéger l’intégrité du marché européen. Les discussions avaient été relancées en 2022 entre les deux parties.

Avec l’AFP