Pourquoi avons-nous des crampes lorsque nous faisons du sport ?

Nos muscles sont directement contrôlés par des neurones situés dans la moelle épinière, appelés motoneurones. Ce sont eux qui donnent l’ordre à nos fibres musculaires de se contracter. Ils reçoivent des messages nerveux du cerveau, qui nous permettent d’effectuer des mouvements volontairement, mais ils reçoivent également une multitude d’autres messages nerveux.

LIRE AUSSI Manger des bananes prévient-il les crampes ? Par exemple, lorsque le médecin frappe votre genou avec un marteau, votre jambe se tend par un mécanisme réflexe : des capteurs dans le muscle informent les motoneurones de l’étirement soudain, et les motoneurones demandent à votre muscle de se contracter.

Tout cela se produit avant même que le cerveau ait le temps de recevoir et de traiter les informations sensorielles. Le cerveau mettra plus de temps à envoyer un message nerveux adapté au contexte afin d’ajuster finement la réponse initiale.

Les messages nerveux reçus par les motoneurones peuvent être soit excitateurs : ils provoquent une contraction, soit inhibiteurs : ils tendent à stopper la contraction. Les motoneurones additionnent ensuite ces messages pour provoquer ou non la contraction.

Un état d’hyperexcitabilité des motoneurones

Nos muscles sont sous le contrôle direct de neurones appelés motoneurones, situés dans la moelle épinière. Les motoneurones vont synthétiser les messages nerveux excitateurs (+) et inhibiteurs (-) venant de tout le corps, et ils donnent l’ordre à nos muscles de se contracter ou de se détendre en conséquence.

Dans des situations normales, ces messages nerveux excitateurs et inhibiteurs sont soigneusement régulés pour que nos contractions musculaires conduisent à des mouvements fluides et coordonnés. Au contraire, les crampes proviendraient d’un déséquilibre entre ces messages nerveux excitateurs et inhibiteurs, ce qui induirait un état d’hyperexcitabilité des motoneurones. Ils donneraient alors au muscle l’ordre de se contracter dans une situation où il devrait être détendu, et là, il y a la crampe.

Un tel état d’hyperexcitabilité serait favorisé par des contextes classiquement associés au développement de crampes liées à l’exercice, comme la fatigue ou la contraction du muscle en position raccourcie, par exemple si l’on tente de contracter fortement le mollet alors que le genou est fléchi et que l’orteil est droit (essayez à vos risques et périls).

LIRE AUSSI Sport et calcium, jamais l’un sans l’autre ! Si la balance des messages nerveux reçus par un motoneurone penche en faveur de l’excitation (+), ce motoneurone génère alors lui-même des messages nerveux qui provoquent la contraction des fibres musculaires sous son contrôle. Si la balance penche en faveur de l’inhibition (-), le motoneurone reste silencieux et les fibres musculaires se détendent. Lorsque la situation nécessite un relâchement des fibres musculaires mais que l’équilibre des messages nerveux favorise l’excitation, il s’agit d’une crampe : le muscle se contracte de manière inappropriée et involontaire (et souvent douloureuse).

Une origine nerveuse

Même si les mécanismes exacts à l’origine des crampes sont encore mal compris, le consensus scientifique actuel tend à privilégier l’origine nerveuse des crampes. Ces conclusions s’appuient sur des données expérimentales, obtenues en provoquant artificiellement des crampes par stimulation électrique, ainsi que sur des données d’observation, qui suggèrent qu’il n’y a aucune relation entre l’état d’hydratation ou les taux sanguins d’électrolytes (potassium, magnésium, sodium, calcium) et l’apparition de crampes. de crampes.

Donc, si vous faites partie des personnes les plus susceptibles d’avoir des crampes, la mauvaise nouvelle est qu’il n’existe pas vraiment de solution miracle ou de remède.

On peut quand même essayer de limiter la fatigue générée par l’effort, et pour cela il n’y a rien de mieux que de s’entraîner régulièrement avec des exercices de renforcement spécifiques à l’activité réalisée (en accentuant le travail des muscles sujets aux crampes), et dans des conditions les plus proches possible. ceux de vos concurrents.

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Et si malgré ces conseils assez généraux vous avez encore une crampe lors de votre prochaine séance, l’étirement du muscle en question est la meilleure solution, car cela stoppe le cycle d’activation des motoneurones. Vous pouvez également essayer de contracter le muscle antagoniste, par exemple le muscle quadriceps (à l’avant de la cuisse) si vous avez une crampe aux ischio-jambiers.

*Clément Naveilhan, Clément Lemineur et François Dernoncourt sont tous trois doctorants en sciences du mouvement humain de l’Université Côte d’Azur.