Un nouveau procès aura lieu dans l’affaire François et Penelope Fillon mais il ne ressemblera pas vraiment à celui qu’espérait l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy (2007-2012). Dans son arrêt rendu mercredi 24 avril, la chambre criminelle de la Cour de cassation a définitivement confirmé la culpabilité de l’ancien député de la Sarthe et de Paris, de son épouse, ainsi que de son député à l’Assemblée nationale entre 2002 et 2007, Marc Joulaud, pour notamment « détournement de fonds publics » et « complicité d’abus de biens sociaux » dans l’affaire de l’emploi fictif de Pénélope Fillon comme assistante parlementaire de son mari et de M. Joulaud.
Si les condamnations en appel de Mmoi Fillon (deux ans de prison avec sursis, 375 000 euros d’amende et deux ans d’inéligibilité alors qu’elle est encore conseillère municipale à Solesmes, dans la Sarthe) et M. Joulaud (trois ans de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité) ont été confirmés par le tribunal. de cassation, une nouvelle audience se tiendra devant la cour d’appel concernant uniquement les condamnations prononcées contre François Fillon et le montant (126 167 euros) des dommages et intérêts que les époux Fillon doivent verser à l’Assemblée nationale.
Condamné en appel en mai 2022 à quatre ans d’emprisonnement, dont un an, 375 000 euros d’amende et dix ans d’inéligibilité, François Fillon, 70 ans, s’est pourvu en cassation afin d’obtenir une haute juridiction, qui veille au respect des les règles de droit, la tenue d’un troisième procès devant la Cour d’appel.
Aux yeux des défenseurs de M. Fillon, ce scénario d’une nouvelle audience sur le fond était possible depuis la victoire remportée, le 28 septembre 2023, par l’ancien chef du gouvernement devant le Conseil constitutionnel. Dans le cadre d’une question prioritaire de constitutionnalité déposée par M. Fillon, ses membres ont abrogé une disposition du code de procédure pénale selon laquelle les parties ne peuvent plus invoquer les nullités (c’est-à-dire les vices de procédure) tirées d’éléments postérieurs à l’ordonnance de renvoi. devant le tribunal correctionnel après la conclusion d’une enquête pénale.
Lors de son procès en appel en 2021, M. Fillon a tenté en vain de faire annuler la procédure pénale dirigée contre lui en soulevant des motifs de nullité. Pour ce faire, il s’est appuyé sur les déclarations retentissantes de l’ancienne patronne du Parquet national financier (PNF), Eliane Houlette, en juin 2020, devant la commission d’enquête parlementaire de l’Assemblée nationale sur l’indépendance de l’autorité judiciaire.
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