pourquoi le covoiturage court gagne du terrain

P.Conçu avant tout pour pallier le manque de moyens de transport dans certaines zones urbaines, le covoiturage dit « urbain » ou « courte distance » – moins de 30 kilomètres – se développe. Cela pourrait même devenir le cœur de métier des principaux acteurs du marché. BlaBlaCar, leader du covoiturage longue distance, n’a pas tardé à adapter son offre en lançant son label BlaBlaCar Daily en 2021.

« L’avenir du covoiturage réside dans les déplacements du quotidien », a déclaré son directeur général, Adrien Tahon. D’autres start-up se sont positionnées sur ce créneau, comme Citygo ou Ecov. Avec, à la clé, des systèmes permettant de connecter conducteur et passager en quelques secondes, grâce à la géolocalisation, ou à l’avance sur réservation.

Avec son application, Citygo s’adresse exclusivement aux particuliers et se concentre sur les déplacements de loisirs, comme aller dîner, aller à la salle de sport, chez le médecin, etc. « 65 % de nos membres utilisent notre service pour des déplacements professionnels. banlieue à banlieue, où l’offre de bus, RER et tramway est insuffisante, voire inexistante », constate Bastien Diaz, directeur marketing de Citygo, qui enregistre une croissance annuelle de 80 % depuis la fin des restrictions Covid. « Pour relier ces territoires entre eux, la voiture est souvent la plus adaptée. » Et de citer ce temps de trajet édifiant : 25 minutes en voiture pour aller de Saint-Denis à Créteil, contre 1h30 en transports en commun.

Des subventions importantes

Dans une autre approche, Ecov travaille en partenariat avec les autorités locales pour proposer aux habitants des itinéraires de covoiturage spécifiques, comme des lignes de bus. Elle propose, via son application France Covoit, plus de 55 itinéraires en France avec points de rendez-vous et gares.

Le covoiturage « court » répond également à un besoin de déplacements domicile-travail, certains salariés ayant pris l’habitude de se rendre ensemble sur leur lieu de travail. Grâce aux technologies de « machine learning » utilisées par les plateformes, des cercles de covoitureurs se constituent. Une manière pour les opérateurs de cibler les entreprises.

C’est le cas de BlaBlaCar Daily qui a déjà signé de nombreux partenariats avec des groupes engagés dans les politiques de RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) et de mobilité durable, notamment dans le cadre de la loi d’orientation des mobilités (LOM). Cela leur permet par exemple de prendre en charge les frais de déplacement en covoiturage de leurs salariés, jusqu’à 500 euros par an, grâce au forfait mobilité durable.

Ce mode de transport bénéficie d’importantes subventions des collectivités locales, proposant des prix très attractifs aux passagers tout en assurant une compensation financière aux conducteurs – jusqu’à 5 euros par trajet. BlaBlaCar souligne qu’investir dans le covoiturage coûte beaucoup moins cher – jusqu’à six fois moins cher par passager et par kilomètre – pour une collectivité qu’une ligne TER.