pourquoi le groupe TotalEnergies travaille-t-il à son introduction à New York ?

Le groupe TotalEnergies veut capter davantage d’argent outre-Atlantique, alors que les investisseurs américains représentent déjà 47% de ses actionnaires.

Patrick Pouyanné, le patron de TotalEnergies doit rencontrer des investisseurs à New York mercredi 2 octobre. De quoi relancer la polémique autour de la cotation de la multinationale à la bourse américaine. Le dossier est avant tout très technique. En effet, TotalEnergies est déjà coté aux Etats-Unis, mais le groupe souhaiterait que les particuliers américains puissent entrer plus facilement dans son capital. A New York, en tant qu’émetteur étranger, le groupe est soumis à une réglementation boursière spécifique : il émet des certificats de dépôt. Ce procédé s’apparente à celui des actions, mais il s’agit d’une cotation davantage réservée aux professionnels, et donc beaucoup moins attractive. C’est pour cette raison que le conseil d’administration de TotalEnergies a demandé il y a quelques mois à Patrick Pouyanné de travailler sur le sujet. Mercredi, lors de sa rencontre avec ses investisseurs, le PDG prévoit de leur faire le point

Cette manœuvre est néanmoins perçue comme un désengagement de la France. Le fait que TotalEnergies cherche à mieux se promouvoir aux Etats-Unis est un signe. Le groupe veut capter davantage d’argent outre-Atlantique, sachant que les investisseurs américains représentent déjà 47% de son actionnariat, alors que la part des investisseurs européens s’affaiblit d’année en année.

Pour financer ses activités, comme ce contrat d’investissement de dix milliards de dollars pour l’exploitation du pétrole et du gaz au Suriname, la société a besoin d’argent. Elle va le chercher aux États-Unis. C’est une logique métier, sans ressenti, explique Patrick Pouyanné.

Le groupe assure qu’il ne quittera pas la France et qu’il ne fera pas des Etats-Unis sa principale cotation. Qu’elle restera à Paris. Que le siège social restera en France. Difficile cependant de ne pas y voir une forme d’avertissement, surtout au moment où le gouvernement Barnier s’apprête à demander un effort aux géants du CAC 40. Les groupes du secteur de l’Energie sont les premiers visés. Face à la menace d’une contribution temporaire et exceptionnelle sur les grandes entreprises, n’y a-t-il pas moyen pour Patrick Pouyanné de rappeler à la classe politique qu’il réalise l’essentiel de son activité et de son chiffre d’affaires ailleurs. Dans le contexte budgétaire, la question a rapidement pris une tournure politique.