C’est la ruée vers l’Ouest. Du moins pour les plus aisés. Mais comment expliquer cette tendance ? A Paris, les populations du sud-ouest sont plutôt aisées tandis que celles du nord-est sont les plus défavorisées, explique l’Insee en 2017. «Si le centre-ouest ne se transforme pas, c’est parce qu’il est constitué en grande partie de logements qui appartiennent à leurs occupants. De plus, ces zones ont connu peu de constructions de logements sociaux pour des raisons liées à la fois à la nature du territoire et aux stratégies de développement local.“. Les quartiers situés dans les quartiers ayant mis en œuvre des programmes de construction de logements, notamment sociaux, voient leurs populations se transformer. Ainsi, à la pointe nord du 17e arrondissement, vers les Batignolles, au sud-ouest du 15e et à l’est du 13e. , l’arrivée de populations plus modestes modifie le profil socio-économique des quartiers. A Lyon, les quartiers les plus huppés se situent également à l’ouest de la ville. Selon le rapport de l’Observatoire des inégalités, les plus riches vivent à Saint- Cyr-au-Mont-d’Or et Saint-Didier-au-Mont-d’Or.
Le vent chasse les mauvaises odeurs à l’Est
Un facteur météorologique entre également en jeu : le vent qui souffle d’Ouest en Est et chasse donc les mauvaises odeurs vers l’Est. Les plus riches vivaient à l’origine à l’Ouest et s’éloignaient des odeurs pestilentielles des quartiers où se trouvaient par exemple les usines, comme à l’est du bassin parisien. Les quartiers abrités du vent sont donc privilégiés et le sont restés, faisant grimper les prix, comme le souligne le journal Ca m’intérête. On ne peut pas dire que le vent portera les ménages aisés vers l’Est.
A Marseille, la fracture se fait davantage entre Nord et Sud qu’entre Est et Ouest. “Après la Seconde Guerre mondiale, les habitants du centre-ville bombardé ont dû être relocalisés au nord de Marseille. Avec eux, les milliers d’immigrés venus reconstruire la France. Mais les autorités ont été rapidement débordées. Des bidonvilles s’installant durablement dans le paysage. Parallèlement, dans les HLM, l’intégration des populations étrangères s’avère parfois très difficile.», selon l’INA. En voulant construire rapidement des milliers de logements, le Gouvernement s’est retrouvé dépassé. Ainsi, au nord de Marseille, on retrouve une majorité d’habitants parmi les plus modestes avec un revenu médian parmi les 20 % les plus bas, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques, Insee. A l’inverse, au sud de la ville, on remarque des quartiers plus riches.