pourquoi l’ONU a réévalué le nombre de femmes et d’enfants palestiniens tués depuis le début du conflit

Ces nouvelles données concernent les près de 25 000 morts parfaitement recensés dans l’enclave palestinienne, précise un porte-parole de l’ONU. Dix mille autres corps enregistrés attendent toujours d’être identifiés.

Publié


Temps de lecture : 3 minutes

Les gens pleurent devant les corps des Palestiniens tués le 15 mai 2024 à Deir al-Balah, dans la bande de Gaza.  (ASHRAF AMRA/ANADOLU/AFP)

Ce changement a suscité des questions – et la propagation de fausses informations – sur le bilan de la guerre dans la bande de Gaza. Entre lundi 6 et mercredi 8 mai, le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha) a publié deux évaluations différentes du conflit armé entre Israël et le Hamas. La question concerne notamment la part des femmes et des enfants tués dans l’enclave palestinienne depuis le début des opérations israéliennes en représailles aux attentats du 7 octobre.

Dans son rapport du 6 mai, la branche d’Osha dans les territoires palestiniens occupés fait état de 34 735 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le tournant du 7 octobre. Parmi ces victimes, Ocha a recensé plus de 9 500 femmes et plus de 14 500 enfants, selon les données du bureau de presse du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

Deux jours plus tard, une différence notable est apparue dans un nouveau bilan. Le nombre total de victimes, au 8 mai, s’élève à 34 844 personnes, selon OCHA. Parmi ces victimes, 24 686 ont été identifiées : 10 006 hommes, 4 959 femmes et 7 797 enfants. Les 1.924 autres victimes sont des personnes âgées. Pour les femmes comme pour les enfants, les chiffres ont pu donner l’impression d’avoir été revus à la baisse.

Ces nouvelles données sont celles du ministère de la Santé de la bande de Gaza. Farhan Haq, porte-parole adjoint de l’ONU, a expliqué lundi que l’organisation utilisait à nouveau cette source, après avoir temporairement eu recours aux chiffres du bureau de presse du Hamas, lors d’une interruption dans les rapports donnés par le ministère de la Santé, explique-t-il, cité par le New York Times.

Les informations du ministère de la Santé sont plus précises, car elles détaillent le nombre de victimes recensées. Cependant, plus de 10 000 autres personnes ont été tuées (sur un total de près de 35 000 morts). Ces corps « doit encore être pleinement identifié », dit Farhan Haq. « Les détails de ces personnes – qui sont des enfants, qui sont des femmes – seront restaurés une fois le processus d’identification complet terminé », a-t-il déclaré.

L’ONU continue donc de présenter un bilan total d’un peu moins de 35 000 personnes. « décès signalés » à Gaza. Mais « sur les 25 000 identifiés, si l’on regarde les chiffres (du ministère de la Santé)il y avait 40% d’hommes, 20% de femmes, 32% d’enfants et (…) 8% de personnes âgées », précise Christian Lindmeier, porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Considérant qu’il y a autant d’hommes que de femmes parmi les personnes âgées tuées, rapporte l’OMS. « 56 % de femmes et d’enfants » parmi les victimes des hostilités.

Selon Christian Lindmeier, parmi les corps en attente d’identification totale, « Il y a une forte probabilité de trouver plutôt des femmes et des enfants, car ce sont généralement eux qui restent à la maison. » « Sur la base d’une projection statistique minimale », le bilan serait donc « 60% de femmes et d’enfants » Tu es. La proportion de femmes et d’enfants est donc revue quelque peu à la baisse à ce stade, de 69% à 60%. Il reste néanmoins très élevé.

Le gouvernement israélien critique ouvertement l’utilisation des données fournies par les autorités de Gaza. « Quiconque utilise de fausses données provenant d’une organisation terroriste pour promouvoir des accusations de meurtre rituel contre Israël est antisémite et soutient le terrorisme », a fustigé le ministre israélien des Affaires étrangères Israel Katz, appelant à la démission du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Les agences de l’ONU soulignent que ces données sont les seules disponibles, et qu’elles ont été relativement précises lors des conflits précédents, depuis l’arrivée au pouvoir du Hamas dans la bande de Gaza.