Pourquoi Macron veut « couper le cordon » avec Matignon

“La fin de Jupiter ?” Depuis sa nomination, la volonté d’Emmanuel Macron est de laisser son nouveau Premier ministre Michel Barnier libre, indépendant et autonome, comme l’a appris BFMTV de sources concordantes.

Plusieurs éléments vont dans ce sens : la suppression des conseillers partagés entre l’Élysée et Matignon ou encore la fin de la participation de l’Élysée aux réunions interministérielles. Par ailleurs, la nomination des directeurs de cabinet du gouvernement Barnier ne se fera pas par l’Élysée et la réunion hebdomadaire du lundi organisée par Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée, avec Matignon et les chefs des groupes parlementaires du camp présidentiel est en train de s’arrêter.

« Quelque chose a changé »

“Le président a vraiment changé de logiciel. Il semblait beaucoup plus détaché hier soir lors de la réunion. En sept ans, c’est la première fois que je le vois comme ça”, a confié à BFMTV un proche d’Emmanuel Macron, après la réunion hier soir à l’Élysée entre le chef de l’Etat et l’ensemble du gouvernement sortant.

“Une page se tourne. La fin de Jupiter ? Il faudra juger sur les faits, mais on sent qu’il est au top. Il a pris acte. Il a consulté. Il a décidé. C’est au gouvernement d’agir”, a déclaré une autre source. “Quelque chose a changé. On sent que l’été l’a fait évoluer. Il veut être dans le rôle d’arbitre”, a ajouté une autre.

« C’est à Michel Barnier de faire en sorte que ça n’explose pas »

Comme l’a raconté une source très proche du chef de l’Etat, lors de ce dîner, “ça faisait très longtemps qu’on n’avait pas vu le président de la République comme ça”. “Je ne l’avais pas vu comme ça depuis qu’il est entré à l’Élysée”, a ajouté cette source.

Concernant la nomination de Michel Barnier à Matignon, Emmanuel Macron a assuré qu’il avait fait “tout ce qu’il pouvait faire”.

“J’ai fait mon travail pour que ce soit le plus stable possible. J’ai eu des garanties de la majorité et de l’opposition (…) Maintenant c’est à lui de faire en sorte que ça n’explose pas”, a-t-il dit.

Sa seule ligne rouge est « le budget des ministères régaliens (l’Intérieur, la Justice, les Armées) qui ne doit pas diminuer par rapport aux crédits votés ». « Le reste, c’est lui qui travaille, c’est lui qui fait », a affirmé Emmanuel Macron, toujours selon cette même source. « J’étais content que ça s’arrête », a-t-il encore confié.

Article original publié sur BFMTV.com