LA VÉRIFICATION – La rémunération du patron de Stellantis, qui pourrait atteindre 36,5 millions d’euros pour 2023, suscite une vague de critiques. A gauche, certains réclament un encadrement des hauts revenus. Mais est-ce vraiment applicable ?
« Si vous pensez que ce n’est pas acceptable, faites une loi et changez la loi. Et je la respecterai. Interrogé lundi sur la polémique autour de sa rémunération de 36,5 millions d’euros pour l’année 2023, Carlos Tavares a répondu aux critiques en soulignant qu’il était dans les limites de la loi. “Quant à un footballeur et un pilote de Formule 1, c’est une dimension contractuelle, il y a un contrat”, il s’est également défendu lors d’une visite à l’usine de Trémery (Moselle), au nord de Metz, à la veille de l’assemblée générale de Stellantis au cours de laquelle sa rémunération doit être soumise à un vote non contraignant des actionnaires.
Chiche, ont répondu en chœur des élus de différents courants de gauche. Matthias Tavel, député LFI de Loire-Atlantique, a indiqué ce mardi avoir déposé une proposition de loi « fixer un salaire maximum dans les entreprises, en limitant à 20 les écarts entre la rémunération la plus élevée et le salaire le plus bas ». Côté socialiste, on annonce déposer à nouveau un projet de loi datant de 2020 visant à limiter les écarts salariaux au sein des entreprises. « Nous pouvons être d’accord avec M. Tavares sur un point : c’est la politique qui peut fixer une limite décente aux écarts de revenus. Ce projet de loi existe déjà, il est prêt depuis 2020”a écrit sur X (ex-Twitter) le président du groupe PS à l’Assemblée nationale Boris Vallaud.
Pourtant, en avril 2022, en pleine campagne présidentielle, le président-candidat Emmanuel Macron s’est montré favorable à une régulation de la rémunération des dirigeants, appelant à des négociations au niveau européen. A l’époque, le chef de l’Etat réagissait (déjà) à la polémique autour de la rémunération de Carlos Tavares (19 millions d’euros pour 2021), jugeant le montant “choquant” Et “excessif”. « Là, on a affaire à des montants qui sont astronomiques et, sans se limiter à une fourchette, il faut pouvoir fixer un plafond. Si nous le faisons au niveau européen, cela peut fonctionner », avait estimé Emmanuel Macron sur Franceinfo. Et d’ajouter vouloir convaincre « nos partenaires européens à opérer une réforme qui permettra d’encadrer la rémunération de nos managers ». Une semaine plus tard, sur BFMTV/RMC, Bruno Le Maire affichait également cette ambition : « Au niveau européen, il faut réfléchir à des systèmes de plafonnement », a déclaré le ministre de l’Économie. Des annonces sans avenir.
Mais plafonner la rémunération des dirigeants est-il légalement possible ? Quel est le cadre actuel ? Quelle échelle française ou européenne serait la plus adaptée ?
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