Premier grand incendie de l’année dans le sud de la France : 600 hectares brûlés

Un incendie de forêt dans le massif des Maures dans le Var, attisé par un vent violent, a brûlé 600 hectares en début de soirée mercredi, premier incendie majeur dans le sud de la France cette année malgré le déploiement de centaines de pompiers.

En fin de soirée, la situation est apparue « beaucoup plus favorable que ce que nous avons connu cet après-midi où l’incendie a progressé très vite et a brûlé 600 hectares en quelques heures. Là le vent s’est calmé, les températures baissent, l’hydrométrie est en remontant », a expliqué à l’AFPTV le colonel Frédéric Gosse, adjoint du Service départemental d’incendie et de secours du Var (Sdis).

Mais le feu « est toujours actif et n’est pas encore réglé », ont indiqué les pompiers dans un point de situation à 23h30.

Ce soir, ils vont « tout faire pour l’arrêter en tête et l’empêcher de passer par des secteurs stratégiques » avec un traitement des bords, des périmètres de l’incendie, qui s’avérera stratégique avant une reprise du vent attendue demain après midi, a poursuivi le colonel. Et selon lui, « ce n’est pas courant d’avoir un feu de 600 hectares aussi tôt dans la saison ».

Concernant l’origine de l’incendie, une enquête est entre les mains des gendarmes.

L’incendie s’est déclaré vers 15 heures sur la commune de Vidauban, au niveau de la route départementale 48, dans l’arrière-pays de Saint-Tropez, zone historiquement touchée par les incendies en été.

Quelque 440 pompiers du Var et des départements limitrophes sont mobilisés, appuyés par plus de 150 engins. Environ 290 pompiers d’autres départements sont attendus et en route pour renforcer le dispositif.

– Frapper vite et fort –

Les avions bombardiers d’eau ont quitté les opérations vers 21h15 et reviendront mercredi à partir de 7h00. « Par ailleurs, l’équipe drone sera mobilisée demain (mercredi), dès le lever du jour, pour effectuer des reconnaissances aériennes », ont précisé les pompiers.

Trois hameaux de la petite commune du Plan-de-la-Tour, située sur les hauteurs de Saint-Tropez, avaient été évacués préventivement, ainsi que deux quartiers de Vidauban, soit quelques dizaines de personnes, selon les pompiers. La départementale 72 restait coupée entre Vidauban et Plan-de-la-Tour, la RD 48 avait rouverte aux riverains.

Les familles d’un autre hameau, à La Garde-Freinet, avaient été confinées.

Après un mois de mars particulièrement pluvieux, les pluies d’avril et mai ont été inférieures à la normale. En conséquence, l’humidité des sols « est revenue à des valeurs proches de la normale » et « l’arrivée des intempéries estivales pourrait entraîner une sécheresse superficielle des sols », a expliqué la préfecture dans un point météo daté de fin mai.

En août 2021, un incendie a ravagé 7 000 hectares dans l’arrière-pays tropézien, faisant deux morts et entraînant l’évacuation de 10 000 personnes.

Le sud-est de la France est historiquement touché par d’importants incendies en été. Les pompiers ont obtenu des résultats spectaculaires depuis 1990 en attaquant massivement les incendies, une stratégie qui pourrait atteindre ses limites avec l’accélération du réchauffement climatique.

Selon les données officielles, sur le pourtour méditerranéen français, on est passé de près de 32 500 hectares brûlés chaque année entre 1973 et 1982 en moyenne, à 12 700 sur la période 1993-2002, puis à 8 780 entre 2013 et 2022.

Ailleurs en Méditerranée, un incendie a brûlé 500 hectares et entraîné l’évacuation de près de 200 personnes dans l’est de l’Espagne à la mi-avril, attisé par des températures inhabituellement élevées pour la saison.

En 2023, un demi-million d’hectares avaient brûlé dans l’Union européenne, selon un rapport de la Commission européenne.

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