près de Guérande, un maire expulse 50 caravanes de voyageurs en 3 heures

 » data-script= »https://static.lefigaro.fr/widget-video/short-ttl/video/index.js » >

Habitué à traiter avec les communautés de Gens du voyage, l’édile de Saint-Molf (Loire-Atlantique) a tenu un « langage ferme » envers un groupe qui cherchait à s’installer illégalement dans la commune dimanche dernier. Menacées de nombreuses amendes, les familles ont finalement rebroussé chemin.

Le Figaro Nantes

Une performance dont l’édile local n’est pas mécontent. Dimanche, en milieu d’après-midi, les habitants de Saint-Molf, dans le pays de Guérande (Loire-Atlantique) ont constaté avec surprise l’arrivée dans la commune d’un convoi d’une cinquantaine de caravanes. Les voyageurs. Installés sans autorisation sur une zone proche de la commune, après avoir déplacé les blocs de béton qui en contrôlaient l’accès, les véhicules ont été immédiatement encerclés par un dispositif de gendarmerie. Responsable d’un bureau de vote en cette journée d’élections européennes, le maire de Saint-Molf, Hubert Delorme (SE), a supervisé à distance la garde de ses visiteurs inopinés. Trois heures plus tard, les caravanes quittaient déjà sa ville.

« J’ai demandé simplement de leur faire comprendre qu’ils n’étaient pas les bienvenus et que je ne les laisserais pas faire », dis le Figaro l’élu de cette paisible commune rurale de près de 3 000 habitants, située entre Piriac-sur-Mer, la ville de Guérande et le parc naturel régional de Brière. Alerté par les riverains, puis par les autorités, Hubert Delorme s’appuie sur « un langage de fermeté et de dissuasion » de ses arrêtés municipaux. Rappelées sur place par son adjoint à la sécurité, ces décisions interdisent l’accès des véhicules aux terrains de loisirs de la commune – sous peine d’une amende de 1.500 euros par véhicule -, ainsi que le stationnement du camping en dehors des terrains prévus à cet effet – passible d’une amende de 1.500 euros par véhicule. 35 euros par véhicule et par jour. « Il faut frapper au porte-monnaie, et ne pas promettre de lever les sanctions en cas de départ »résume l’élu, « assez heureux » que ces mesures ont poussé le groupe à décamper.

Il n’est pas normal de soutenir ces populations qui, lorsqu’elles s’installent illégalement, volent l’eau et l’électricité de la communauté.

Hubert Delorme, maire de Saint-Molf

Selon le maire, la communauté itinérante avait pris l’habitude de venir chaque été passer quelques semaines dans la région guérandaise. Des souvenirs douloureux pour les résidents. « Leur passage a laissé des terres dévastées, des déserts, et nous avons même eu, une fois, une vache blessée par balle », assure le maire. Bien que la gestion des passagers relève de la compétence de la communauté locale de communes, censée gérer l’accueil et les zones de fort trafic, Hubert Delorme a jugé plus efficace de s’en charger directement. « Ce n’est pas normal de soutenir ces populations qui, lorsqu’elles s’installent illégalement, volent l’eau et l’électricité de la communauté, sans parler des bennes à ordures que nous devons installer, » relate l’élu. Si nous tolérons cela, alors nous ne sommes plus tous égaux devant la loi, alors nous ne sommes plus dans une République.

La question des déplacements saisonniers des voyageurs dans le département est suivie de près par la sous-préfecture de Saint-Nazaire. En janvier, le sous-préfet Éric de Wispelaere avait annoncé des efforts accrus pour bloquer les campements sauvages pendant la période estivale. Un signal de fermeté destiné à contrebalancer la réduction prévue des forces de l’ordre dans le département, lors des Jeux olympiques de Paris, du 26 juillet au 11 août.

Du côté de Saint-Molf, en tout cas, Hubert Delorme espère dissuader durablement les voyageurs de s’arrêter dans la commune. « Si nous laissons cela se produire, nous nous ferons marcher dessus. Lors de leur dernière visite, j’ai dû voyager et négocier avec ces communautés pendant six heures. Maintenant, c’est réparé deux fois plus vite sans que je doive me déplacer, il savoure. Je vais finir par avoir une réputation de mauvais dormeur ! Les 50 caravanes expulsées de Saint-Molf auraient pu partir vers le sud de la Bretagne, où elles prévoyaient de s’arrêter dans les semaines à venir.


 » data-script= »https://static.lefigaro.fr/widget-video/short-ttl/video/index.js » >