INTERNATIONAL – L’exode. Après six jours de frappes massives contre le Liban, la population des zones ciblées par Israël n’a d’autre choix que de fuir. Résultat : il y a désormais près d’un million de personnes déplacées dans le pays, comme l’a indiqué ce dimanche 29 septembre le Premier ministre libanais Najib Mikati. Ce serait, selon lui, le « le plus grand déplacement de population de l’histoire du Liban “.
Israël-Liban : sous les bombes israéliennes, ces Libanais s’organisent sans aide de l’Etat
” Le nombre est très important et pourrait atteindre un million de personnes », a-t-il tristement annoncé lors d’une conférence de presse.
Aide d’urgence de l’ONU
Un bilan loin d’être définitif, d’autant que les bombardements israéliens se poursuivent ce dimanche, mais qui confirme les craintes sur l’impact sans précédent des frappes israéliennes, qui visent à détruire le Hezbollah. Là Deutsche Welle a évoqué samedi près d’un demi-million de personnes déplacées au Liban » en moins de cinq jours “, mais le fait que le million de déplacés sur le territoire libanais sera bientôt dépassé avait déjà été évoqué le même jour à Reuters par Nasser Yassine, chef de la cellule de crise du gouvernement libanais.
En réponse, le Programme alimentaire mondial (PAM), géré par l’ONU, a annoncé dimanche le lancement d’une opération d’urgence visant à fournir une aide alimentaire à un million de personnes touchées par la récente escalade du conflit au Liban. Le PAM va « distribuer des rations alimentaires, du pain, des repas chauds et des colis aux familles des camps à travers le pays »explique l’agence dans un communiqué pour expliquer « la nécessité d’une réponse humanitaire immédiate ».
#Liban: Le PAM fournit une assistance depuis le premier jour de la crise.
La nouvelle escalade du conflit ce week-end souligne la nécessité d’une réponse humanitaire urgente.
Nous appelons la communauté internationale à mobiliser des ressources et un soutien pour ces opérations critiques.
– Programme alimentaire mondial (@PAM) 29 septembre 2024
« Alors que la crise s’aggrave, nous nous préparons à aider jusqu’à un million de personnes avec une combinaison d’aide financière et alimentaire »précise l’agence, appelant la communauté internationale à contribuer à hauteur de 105 millions de dollars pour permettre au PAM de financer ces opérations jusqu’à la fin de l’année, au minimum.
La frontière syrienne comme objectif
Si le chiffre symbolique d’un million de déplacés risque d’être rapidement atteint, d’autres données démontrent l’impact sans précédent des frappes de Tsahal sur la population libanaise. Selon les chiffres fournis samedi par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), « plus de 50 000 Libanais et Syriens vivant au Liban » ont franchi la frontière syrienne ces derniers jours.
Dans un message publié samedi sur les réseaux sociaux, le haut représentant du HCR Filippo Grandi a également partagé des images de cette fuite forcée sous la pression de l’armée israélienne, qui ne semble pas vouloir ralentir le rythme de ses frappes. Au contraire, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé samedi soir vouloir continuer à frapper les « ennemis d’Israël ».
Plus de 50 000 Libanais et Syriens vivant au Liban ont désormais traversé la frontière syrienne pour fuir les frappes aériennes israéliennes. Plus de 200 000 personnes sont déplacées à l’intérieur du Liban.
Des opérations de secours sont en cours, notamment par le HCR, pour aider toutes les personnes dans le besoin, en coordination avec les deux gouvernements. pic.twitter.com/Qcvdw79z8A
– Filippo Grandi (@FilippoGrandi) 28 septembre 2024
Au total, les bombardements israéliens sur le Liban ont déjà fait plus de 700 morts, en grande majorité des civils, en l’espace d’une semaine, selon un décompte fourni par le ministère libanais de la Santé. Pour un bilan total de 1 500 morts, depuis le 7 octobre 2023.
« Des opérations de secours sont en cours, notamment par le HCR, pour venir en aide à tous ceux qui en ont besoin, en coordination avec le » autorités, a également prévenu Filippo Grandi dans son message.
D’autres images relayées sur les réseaux sociaux, comme ci-dessus dans la ville de Sidon, montrent les impressionnants embouteillages formés sur les routes pour fuir vers le nord ou vers l’est, là où se situe la frontière avec la Syrie. Le journal Les échos a rapporté jeudi que certaines familles fuyant vers la Syrie sont désormais au point d’abandonner leur voiture pour parcourir les derniers kilomètres à pied et ainsi rejoindre plus rapidement le poste frontière qui les mènera vers un autre pays fortement marqué par la guerre ces dernières décennies. Mais où ils s’attendent à trouver une situation moins terrible que chez eux.
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