Projet pilote Archimède | Un plan pour maintenir à flot une clinique québécoise
Les patients d’une clinique médicale du Québec ont pu bénéficier de soins plus rapides tout en démontrant un haut niveau de satisfaction à l’égard des soins. La clé du succès ? Le projet pilote Archimède, reposant sur une collaboration sans précédent entre professionnels de santé, révèle un rapport qui paraît mardi.
En 2017, avec le départ de plusieurs médecins retraités, l’avenir de la clinique Saint-Vallier, dans le quartier Saint-Sauveur au Québec, était incertain.
« Très peu de médecins étaient intéressés à venir exercer à la clinique, car elle est située dans un milieu assez défavorisé », explique à La presse Nancy Côté, chercheuse au Centre de recherche en santé durable, VITAM, et rédactrice du rapport sur le projet pilote Archimède.
Afin de garder la clinique ouverte et de favoriser un meilleur accès aux soins de première ligne, l’équipe médicale a mis en place un modèle de soins basé sur la collaboration entre professionnels, explique Mme.moi Côte.
Contrairement à d’autres cliniques de la province, le point d’entrée à la clinique « n’est pas nécessairement le médecin », dit-elle.
une pyramide inversée
À la clinique de Saint-Vallier, le patient sera plutôt référé au bon professionnel selon ses besoins et son problème de santé. « Ça peut être une infirmière clinicienne, une infirmière praticienne spécialisée (IPS), une kinésithérapeute, une assistante sociale », détaille Mmoi Côte. Le médecin n’est vu que si c’est indispensable.
« Dans cette clinique, la pyramide est inversée, il y a plus d’infirmières praticiennes spécialisées que de médecins, et plusieurs professionnels et personnel de soutien administratif jouent un rôle clé », a déclaré Guy Thibodeau, président-directeur général du CIUSSS de la Capitale-Nationale, par communiqué. libérer.
« Ici, la multidisciplinarité prend tout son sens et sa force, améliorant grandement l’accès aux soins de santé et améliorant la prise en charge des patients », a déclaré M. Thibodeau.
Des patients « très satisfaits »
Dans le cadre du rapport d’évaluation du projet pilote, 19 membres du personnel de la clinique et 35 patients ont été interrogés. « Les patients sont très satisfaits des services de la clinique en termes de rapidité d’accès et de prise en charge globale », a noté Mme.moi Côte.
La possibilité d’avoir une place sans rendez-vous en moins de 48 heures, parfois dans la même journée, pourrait éviter à plusieurs patients de se rendre aux urgences.
« Lorsque vous avez de nouveaux petits bébés, vous avez beaucoup de questions et beaucoup d’insécurités, donc c’était rassurant », a déclaré l’un des utilisateurs de la clinique dans le rapport.
La clinique a également maintenu un taux de fréquentation entre 85 % et 86,9 %, soit le pourcentage de personnes ayant eu accès aux services de la clinique, sans avoir à se rendre à l’urgence ou dans un autre établissement de santé. « Pendant la pandémie, la clinique a réussi à garder un taux très élevé, contrairement aux autres cliniques », explique Mme.moi Côte.
Les agents administratifs se sont également révélés particulièrement importants dans la mise en œuvre du projet. « On a souvent tendance à ne pas les considérer quand on fait des études sur les modèles de soins, mais dans les GMF, ils sont vraiment centraux », explique Mme.moi Côte.
« Ils sont le premier point de contact et redirigent les utilisateurs vers le bon professionnel. Il ne faut donc pas sous-estimer l’importance de leur offrir un bon soutien et une bonne formation », explique-t-elle.
Le défi du sous-effectif
Le manque de personnel a cependant été un obstacle au fonctionnement optimal du modèle, note le rapport. « Les difficultés de recrutement des médecins, les absences temporaires, le turn-over du personnel administratif sont [des] facteurs qui ont contribué à retarder le déploiement complet d’Archimède », lit-on.
En effet, la qualité et la fluidité de la collaboration entre les professionnels reposent sur une certaine stabilité du personnel, indique Mme.moi Côte. « Travailler ensemble demande un certain apprentissage, il faut apprendre à se connaître et à se faire confiance, il est donc important de favoriser la stabilité du personnel », explique-t-elle.
À l’heure actuelle, le projet pilote est toujours en cours à la clinique de Saint-Vallier. La deuxième phase, qui a débuté à l’hiver 2022, permettra notamment de mesurer l’efficacité du modèle Archimède et de dresser un portrait des milieux les plus susceptibles de bénéficier de ce modèle.
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