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quand la Croisette se pare de ses habits de lumière pour accueillir le monde du cinéma

Promenade sur la Croisette, rencontre avec la maîtresse de cérémonie Camille Cottin, première conférence de presse du festival… Récit d’une journée où la ville de Cannes se transforme visiblement et s’enveloppe entièrement de cinéma.

France Télévisions – Culture Edito

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Temps de lecture : 5 minutes

Mardi 14 mai, quelques heures avant l’ouverture du Festival de Cannes, alors que cette 77ème édition semble débuter sous le signe d’un #MeToo du cinéma français, la ville s’apprête à accueillir le festival et devient le temps de la quinzaine, la capitale mondiale du cinéma.

La mue se produit en quelques jours seulement et est visible à l’œil nu. A commencer par ses symboles : tout d’abord, l’affiche du festival, qui recouvre depuis plusieurs jours chacune des façades du Palais des Festivals. Image poétique d’autant plus forte le soir où le ciel de l’affiche se confond avec celui de Cannes, quelque peu nuageux ces jours-ci.

Extrait du film d’Akira Kurosawa Rhapsodie en août, elle veut aussi, à travers une référence au bombardement de Nagasaki en 1945, faire passer un message de paix. Un peu plus loin, alors que la traditionnelle cohorte des escabeaux des photographes a déjà pris place, l’immense tapis rouge (60 mètres de long) est installé devant les badauds pour couvrir les vingt-quatre marches du Palais.

Centre névralgique de Cannes, la Croisette – le boulevard bordé de grands hôtels d’un côté et ses spacieux trottoirs longeant la mer de l’autre – se peuple rapidement. Et là-bas, nous parlons déjà toutes les langues. Hors festival, la ville compte 73 990 habitants et pendant le festival, la population triple, atteignant plus de 200 000 personnes. Parmi eux, 40 000 professionnels accrédités. Beaucoup d’entre eux sont reconnaissables à leurs insignes accrochés autour du cou.

Le soir, les trottoirs de la Croisette s’illuminent de rouge donnant l’image étonnante d’un tapis rouge luxueux et interminable. Sur le sable, les célèbres plages s’installent et préparent leurs chapiteaux, promesse de nombreuses soirées cannoises. Le cinéma est partout. Sur de longues toiles érigées ici et là pour obscurcir les œuvres de la ville, des photographies des éditions précédentes du festival montrent Harrison Ford, Catherine Deneuve, Daniel Auteuil et Sylvester Stallone.

En levant les yeux, debout sur la façade d’un immeuble de la rue desUnis, à l’angle de la Croisette, on peut observer l’immense affiche du dernier film très attendu de David Cronenberg, Les Linceulsprésenté en compétition le 20 mai.

Le 7e art est également présent dans l’un des grands hôtels mythiques de Cannes, le Carlton, rouvert l’année dernière après deux ans et demi de travaux.

Le palais, construit en 1913, avec sa façade Belle époque photographiée à longueur de journée (8 000 fois par jour pendant la fête, on a apparemment calculé…), vit encore avec le souvenir de La main dans le col d’Alfred Hitchcock (1955) qui s’y déroule en partie. Le bleu d’une robe portée par Grace Kelly dans le film se retrouve même sur les jupes des hôtesses de l’air.

On observe la finesse des rénovations de l’hôtel dans de nombreux lieux – l’historique Ball Room, avec son plafond classé, ses colonnes et ses dorures, le Tea Lounge ou le Bar 58 – peuplés tout au long de la quinzaine par des festivaliers, dont le président de le jury du festival qui y séjourne traditionnellement. De ces salons décollent également les défilés quotidiens de certaines équipes de tournage.

Toujours sur la Croisette, l’hôtel Majestic est aussi une étape incontournable de la quinzaine. On est frappé cette année par les photos en noir et blanc d’une exposition proposée dans l’allée privée de l’hôtel.

Titré Liberté de vie de femme, elle rend hommage à ces artistes iraniens – les cinéastes Marzieh Vafamehr et Jafar Panahi, les actrices Soheila Golestani et Golshifteh Faharani, etc. – engagés notamment pour promouvoir la place des femmes dans leur pays. Poignant.

Après le Palais des Festivals, nous rejoignons la promenade Pantiero, à proximité du port. On y retrouve Camille Cottin qui évoque son rôle de maîtresse de cérémonie dans un festival qui s’ouvre dans un contexte tendu. “C’est l’ouverture d’un festival. Bien sûr, il y a des choses qu’on a envie de dire. Comment on les dit ? Et comment peut-on dire qu’on veut que ce soit festif et en même temps, je ne veux pas tourner fermer les yeux sur certaines choses non plus, et d’ailleurs, cela ne serait-il pas compatible ?

Camille Cottin sort des répétitions. “J’ai pu monter sur cette scène et ça faisait du bien de pouvoir enfin y être physiquement, ça me faisait moins peur que quand je la regardais à la télé avec la sublime Virginie, Chiara, Audrey, Doria, tous ceux qui l’ont fait avant. moi”. Le trac, oui, l’habite. Mais il y a, dit-elle, quelque chose qui est “joli” : “Virginie Efira a donné un petit truc à Chiara, qui n’a pas tardé à me le donner, c’est un petit secret que je garde. C’est un petit truc pour continuer à avoir une belle diction malgré un trac qui pourrait emporter avec soi un secret qui passe de maîtresse de cérémonie à maîtresse de cérémonie, comme une petite flamme.“.

On quitte Camille Cottin et on reparle de flamme, cette fois lors de la première conférence de presse du délégué général du Festival de Cannes, Thierry Frémaux, au troisième étage du Palais. La flamme olympique gravira les marches du Festival de Cannes le 21 mai, a-t-il annoncé, avant de revenir dans la ville le 18 juin, dans le cadre de sa tournée en France.

Mais évidemment, Thierry Frémaux parle avant tout de cinéma. Il parle de son souhait d’un « festival sans polémiques » et est enthousiasmé par « merveilleuse coïncidence » du retour combiné de George Lucas, Francis Ford Coppola et Paul Schrader. “Cette génération est toujours là”, il dit. UN “belle histoire” que le festival accompagne. Mais, insiste-t-il, « on ne fait pas d’hommage, on fait une sélection ». En redescendant par un Palais des Festivals qui prépare encore ses installations, retour sur la Croisette. Dans quelques heures, ça y est, le festival va pouvoir commencer.

Juliette

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