Quand les industriels pharmaceutiques font leur propre budget de sécurité sociale

On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Alors que les finances publiques sont au plus mal, les laboratoires pharmaceutiques tentent d’éviter l’hémorragie. Craignant un resserrement budgétaire des dépenses en médicaments, les industriels sont passés à l’attaque, jeudi 19 septembre, en présentant au gouvernement leur propre remède à la crise avant même qu’il ne soit officiellement constitué.

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« Nous proposons un plan d’économies responsable de 1,1 milliard d’euros sur les médicaments pour pérenniser notre système sans pénaliser les patients »a annoncé jeudi 19 septembre le Leem, l’organisation professionnelle représentant les laboratoires, lors de son traditionnel colloque de rentrée.

Les recommandations comprennent : une réduction de la consommation de médicaments, l’élargissement de la liste de ceux vendus sans ordonnance, et le paiement anticipé par les laboratoires de remises, ces réductions accordées à l’Assurance maladie sur le prix facial des médicaments.

« Aucune indication, aucune direction, aucun arbitrage »

Une manière, année après année, de prendre les devants, en l’absence de visibilité sur les mesures du prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale, et d’afficher la bonne volonté de l’industrie pharmaceutique. Car le secteur est fébrile : « Aucune indication, aucune direction, aucun arbitrage n’a encore filtré »a souligné ce jeudi Thierry Hulot, président du Leem.

Pas question pour autant de faire des cadeaux sans contreparties substantielles. En échange de ces propositions d’économies, les industriels pharmaceutiques demandent une réduction de leurs impôts, notamment de la clause de sauvegarde. Cette contribution spécifique au secteur pharmaceutique, qui permet à l’Etat de maîtriser les dépenses en médicaments, et dont le montant a explosé ces dernières années, a fait hurler les laboratoires.

Les industriels réclament donc que le nouveau gouvernement tienne les promesses du précédent. Ce dernier s’était engagé à réduire progressivement le montant de cet impôt spécial en abaissant son plafond de 1,6 milliard d’euros en 2025 à 500 millions d’euros en 2027. Mais depuis, la donne politique a changé, plongeant les laboratoires dans l’incertitude.

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Elise

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